Notre-Dame de Paris : des archéologues veulent profiter de la restauration pour fouiller les entrailles de la cathédrale

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Jihane Bergaoui et Joanna Chabas, édité par Romain David
Pour l'Association des scientifiques au service de la restauration de Notre-Dame, la fermeture du bâtiment au public est une occasion unique pour lancer, en parallèle de la restauration, un chantier archéologique d'envergure à la recherche des vestiges enfouis sous la cathédrale.

Les travaux de consolidation de Notre-Dame de Paris, monument historique le plus visité d'Europe jusqu'au terrible incendie qui l'a ravagé le 15 avril dernier, ont repris lundi matin. Le chantier, resté à l'arrêt pour cause de pollution au plomb, doit permettre de consolider la cathédrale, fragilisée davantage cet été par les fortes chaleurs. Mais, en parallèle de ces travaux, l'Association des scientifiques au service de la restauration de Notre-Dame aimerait pouvoir profiter du chantier en cours pour mener des recherches archéologiques jusque dans les sous-sols du bâtiment.

" Il ne faut pas imaginer la cathédrale comme un édifice isolé "

"Pourquoi ne pas en profiter pour ouvrir le sol et regarder ce qu’il y a sous la cathédrale ? Nous sommes dans une zone habitée par l’homme depuis très longtemps", relève auprès d’Europe 1 Olivier de Châlus, porte-parole de l'association des scientifiques au service de la restauration de Notre-Dame. "Il ne faut pas imaginer la cathédrale comme un édifice isolé en milieu urbain. Au Moyen-Âge, la cathédrale faisait partie d’un ensemble de bâtiments qu’on appelle un 'groupe épiscopal', c’est-à-dire tout un quartier", explique ce spécialiste.

En apprendre un peu plus sur la Notre-Dame du 12ème siècle

Or, l’état actuel des connaissances historiques ne nous donne qu’une vision très partielle de la manière dont ce quartier était configuré au 12ème siècle, période durant laquelle ont débuté les travaux d’édification du sanctuaire. "On a certainement, sous la cathédrale, de la sculpture et de la mosaïque qui proviennent de bâtiments du 12ème siècle, voire de bâtiments antérieurs, et qui sont des trésors potentiels", poursuit ce spécialiste.

Et, par-delà la cathédrale et ses environs, c’est l’histoire même de Paris que pourraient permettre de mieux comprendre les "trésors" qui dorment encore - Olivier de Châlus en est persuadé - dans les sous-sols de l’île de la Cité…