"L'homme qui tua Don Quichotte" à Cannes : le festival sera fixé mercredi

Les acteurs Adam Driver et Jonathan Pryce.
Les acteurs Adam Driver et Jonathan Pryce. © Diego Lopez Calvin
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G.P. avec AFP
Le Festival de Cannes saura mercredi s'il peut projeter le film de Terry Gilliam en clôture de l'événement.

La malédiction est-elle en passe de se poursuivre ? Le Festival de Cannes saura mercredi si le film L'homme qui tua Don Quichotte, de Terry Gilliam, pourra être projeté en clôture, a annoncé le juge qui a examiné lundi, à Paris, la demande du producteur Paulo Branco d'en interdire la projection.

"Ce n'est pas le film qu'on met à l'échafaud, c'est Gilliam". Les avocats du cinéaste et du producteur se sont livrés à une passe d'armes devant le Tribunal de grande instance de Paris qui a examiné l'affaire en référé, pendant près de trois heures. "Terry Gilliam refuse depuis le début de se mettre autour d'une table pour négocier", a affirmé Maître Claire Hocquet, l'avocate d'Alfama Films Production, de Paulo Branco, qui avait acheté les droits du film en 2016.

"Ce n'est pas le film qu'on met à l'échafaud, c'est Gilliam", s'est insurgé de son côté Maître Benjamin Sarfati, l'avocat de l'ex-Monty Python. "C'est la première fois que le Festival est pris en otage", a affirmé pour sa part Maître Gabrielle Odinot, l'avocate du Festival, qui a pris parti pour le réalisateur.

Des désaccords artistiques et financiers. Le film, qui a connu depuis plus de 20 ans de multiples vicissitudes, doit être projeté le 19 mai en clôture du Festival de Cannes. Une décision des organisateurs qui a provoqué la colère de Paulo Branco. Terry Gilliam a déjà essuyé trois défaites dans le contentieux qui l'oppose au producteur sur les droits de ce long-métrage.

Après différents désaccords artistiques et financiers lors de la préproduction, le cinéaste britannique avait résilié son contrat avec le producteur portugais. Il s'était alors tourné vers la société espagnole Tornasol et Amazon, qui faisaient initialement partie de la structure de coproduction constituée par Alfama Films. Et c'est avec eux, qu'il a finalement réalisé son film entre mars et juin 2017 pour 17 millions d'euros.

En mai 2017, la justice française s'est prononcée en première instance en faveur de Paulo Branco, reconnaissant ses droits sur le film, tout en rejetant la demande du producteur de stopper le tournage en cours.

Un film maudit. L'homme qui tua Don Quichotte, adaptation très libre du classique de Cervantes, a failli ne jamais voir le jour. En 2000, Gilliam avait dû abandonner le tournage en raison des problèmes de dos de l'acteur Jean Rochefort, disparu depuis, et à qui le film est dédié, et de pluies diluviennes. Ce fiasco a fait l'objet d'un documentaire Lost in La Mancha (2002).