Le cadeau de Jeff Koons à la ville de Paris embarrasse toujours

bouquet de tulipes
L'oeuvre de Jeff Koons ne plait pas à tout le monde. © Jeff Koons/Noirmonartproduction
  • Copié
Pauline Jacot, édité par A.H. , modifié à
Personne (ou presque) ne veut du "Bouquet de Tulipes", œuvre géante de Jeff Koons offerte à la Ville de Paris, et qui devait être installée prochainement. Même la ministre de la Culture.

C'est un cadeau pour le moins embarrassant. Douze mètres de haut, 33 tonnes de bronze et d'aluminium… Le Bouquet de Tulipes est une œuvre monumentale de Jeff Koons offerte à la Ville de Paris en hommage aux victimes des attentats de 2015, représentant une immense main, tenant onze tulipes aux couleurs acidulées. La sculpture doit être installée dans les prochains jours dans le 16e arrondissement de Paris. Mais l'œuvre divise, et la ministre de la Culture Françoise Nyssen a réclamé des études supplémentaires.

"Une espèce de ballon bizarre". Et pour cause. Europe 1 est allé interroger les habitants du quartier, sur la colline de Chaillot, Place de Tokyo, sur la très chic avenue du président Wilson, à l'aide d'une photo de cette oeuvre. Et le constat est sans appel. "C'est une espèce de ballon bizarre… Je ne trouve pas ça très joli", commente une passante. "C'est quoi ? Des sucettes géantes ? Des spermatozoïdes ?", hésite un riverain. "Du sucre d'orge, sans doute", s'hasarde un autre.

"Un cadeau publicitaire gigantesque". L'œuvre de l'artiste contemporain Jeff Koons doit être installée entre le Palais de Tokyo et le musée d'art moderne. Un emplacement de premier choix, proche de la place du Trocadéro, qui ne s'y prête pas du tout, selon le galeriste Stéphane Corréard, à l’initiative d’une pétition contre le projet. "Aujourd'hui, un artiste comme Jeff Koons, c'est une multinationale. Pas du tout de l'art et essai. Ici, on est dans un lieu d'art. Le Palais de Tokyo est dédié aux jeunes artistes, à l'art émergent, à la scène française", défend-t-il. Installer une telle oeuvre dans un tel lieu, "c'est faire un cadeau publicitaire absolument gigantesque en échange de rien", s'agace Stéphane Corréard.

L'agent de Jeff Koons, lui, rétorque que "c'est l’ancien monde contre le nouveau." Dommage pour une œuvre censée porter les valeurs de fraternité et de réconciliation.