La journaliste Ophélie Meunier placée sous protection après une enquête de «Zone interdite»

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Mélanie Faure avec Héloïse Goy , modifié à

Ophélie Meunier a été placée sous protection policière en raison de la diffusion d'un numéro de l'émission "Zone Interdite" consacré à l'islam radical, dimanche 23 janvier. La journaliste a fait l'objet de menaces, comme l'a révélé le président du directoire du groupe M6, Nicolas de Tavernost. 

Avec son numéro consacré à l'islam radical, Zone interdite a créé la polémique. Dimanche 23 janvier, M6 diffusait un reportage intitulé Face au danger de l’Islam radical, les réponses de l’État sur cette minorité radicalisée qui conteste les lois de la République française . Dans ce reportage, les équipes de Zone interdite filment des poupées sans visage dans une boutique de jouets de Roubaix, des écoles musulmanes dans lesquelles les filles sont séparées dans garçons ou encore un restaurant avec un box pour les femmes voilées.

Les réactions et répercussions ont jailli, ce dont la direction de M6 se doutait. Des mesures ont été prises, comme l'a expliqué le président du directoire du groupe M6, Nicolas de Tavernost vendredi 28 janvier, lors de son audition par la commission d’enquête du Sénat sur la concentration des médias. Il a ainsi révélé que la présentatrice phare de la chaîne, Ophélie Meunier, fait l'objet d'une protection, comme le rapporte TV Mag . "Pour faire mon métier, je suis obligé de juger d’un certain nombre de critères", a commencé Nicolas de Tavernost. 

"Je vais vous donner un exemple extrêmement précis : nous avons fait une émission Zone interdite qui a eu pas mal de répercussions. Nous avons discuté de cette émission. Si vous appelez cela de l’ingérence M. Assouline (ndlr : le rapporteur de la commission d’enquête), j’ai été ingérant sur cette émission. J’ai demandé si nous avions les garanties, si c’était une émission 'extrémiste', j’ai demandé si la présentatrice qui est menacée, était protégée, j’ai demandé si les témoins qui parlaient étaient bien floutés etc."

Le soutien des téléspectateurs

À noter qu'Ophélie Meunier n'est pas la seule personne a faire l'objet de menaces après ce numéro sur l'islam radical . Le juriste Amine Elbahi, qui apparait dans le reportage, a aussi reçu des menaces de mort. "Mon numéro de téléphone a circulé sur les réseaux sociaux, plusieurs appels au meurtre ont été diffusés", a-t-il révélé sur BFM TV. "On me menace de décapitation, d’égorgement, de s’en prendre à moi parce que j’ai tenu un discours de vérité à visage découvert et en particulier sur l’inaction du maire de ma commune." 

De nombreux téléspectateurs ont affiché leur soutien à la journaliste, mais aussi des politiques comme Valérie Pécresse. La candidate à l'élection présidentielle a écrit : "Soutien total à ⁦Ophélie Meunier menacée et placée sous protection après la courageuse enquête de Zone interdite sur l’islamisme." Sollicitée par l'AFP, M6 a fait savoir qu'elle préférait "ne faire aucun commentaire pour l'instant".