François Damiens : "La seule chose qui nous sauve, c'est nous sentir ensemble"

  • Copié
Anaïs Huet , modifié à
Le plus français des Belges a fait part de son émotion sur Europe 1, au lendemain des attentats qui ont touché Bruxelles en plein cœur.
INTERVIEW

C'est un mélange de plusieurs sentiments qui habite le comédien François Damiens, mercredi matin, au lendemain des attentats à l'aéroport et dans le métro bruxellois. "La peur, la tristesse pour les victimes et puis le fait de se demander comment ça va se terminer", a-t-il expliqué, le ton grave, à Caroline Roux sur Europe 1.

"Rester positif". L'acteur vit à quelques kilomètres au sud de Bruxelles. "J’étais à l’aéroport lundi, je suis à la gare mercredi, ce sont des endroits où je me rends souvent. Ça pourrait très bien me tomber dessus", a-t-il pensé. Malgré l'angoisse, François Damiens se refuse de céder. "Il faut continuer à vivre, on n'a pas le choix". "Un peu fataliste", il se dit que "si ça doit [lui] tomber dessus, ça arrivera". "On ne va pas interdire aux gens de se balader avec une valise, une mallette ou un sac à dos. Le danger est partout mais il faut rester positif", a-t-il soutenu. Un peu philosophe, il analyse : "C’est comme quand on regarde la météo, si on annonce de la pluie, il vaut mieux se dire que demain il fera beau plutôt que de se dire que c’est une journée foutue".

Entendu sur europe1 :
C’est trop facile, ils se battent avec des kalachnikovs et nous avec des fléchettes

Un combat "démesuré". Pourtant, cet optimisme affiché peine à soulager la colère. "C’est trop facile, ils se battent avec des kalachnikovs et nous avec des fléchettes. Ils sont prêts à se faire exploser et nous on est pas prêts. C’est complètement démesuré comme combat, c’est mettre un poids lourd face à un poids plume". Mais une autre crainte envahit François Damiens, celle d'une désunion des politiques, d'une récupération à des fins électorales. "J’espère que les politiques vont réagir en partenaires. On doit faire face à un problème, et il faut le faire de la manière la plus dépassionnée possible et essayer de ne pas mettre de l’huile sur le feu".

L'humour comme seule arme. Les rassemblements de soutien aux victimes à Bruxelles et partout dans le monde ont particulièrement touché François Damiens. "La seule chose qui nous sauve, c’est nous sentir ensemble. On est tous sur le même bateau", s'est-il ému, répétant qu'il fallait à tout prix rester "digne" dans l'adversité. Pour cela, François Damiens a une arme bien à lui, inoffensive et salvatrice : l'humour. "C’est tellement effroyable et terrorisant... On passe toujours par l’humour. Dans ces cas-là, j’ai du mal à m’en empêcher", a-t-il confié. Dans les heures qui ont suivi les attentats, c'est d'ailleurs avec son ami, l'acteur Benoît Poelvoorde, qu'il a échangé les textos qui font rire, et qui soulagent. "Mais toujours dans les respect des victimes".