Etienne Daho : "J’ai vraiment choisi la voie qui m’était destiné"

© Capture d'écran Twitter/Nikos Aliagas
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A.D
Le temps d'une balade, Etienne Daho à fait découvrir son Paris quelques jours avant la sortie de son 13e album, "Blitz".
INTERVIEW

Il dit qu'avec le temps, il écrit les chansons différemment, en étant moins centré sur lui, plus ouvert sur les autres. Avec un look d'éternel adolescent, il est difficile de croire qu'Etienne Daho a sorti son premier album, Mythomane, il y a si longtemps, 36 ans. Le treizième album, Blitz, enregistré à Londres, sortira le 17 novembre. Pour l’occasion, le chanteur a emmené Nikos Aliagas dans une virée parisienne, au gré des lieux qu'il affectionne.

Etudiant, DJ et disquaire. Le premier arrêt dans la capitale se fait au 13, rue des Récollets, dans le 10e arrondissement, chez un disquaire : Record Station. L'antre possède des murs parsemés de vinyles. Etienne Daho est tombé sur la boutique "à la suite d'une session d'enregistrement", témoigne Quentin, gérant de la boutique. Les deux hommes sont devenus amis et se sont conseillé des titres. "Je lui ai fait découvrir des albums de soul et à l’inverse, il m’a ouvert les portes de la fin des années 70, l’underground new yorkais, les années 80, la new wave française", poursuit Quentin. Etienne Daho aussi a tenu une boutique de disques en même temps qu'il était étudiant à la fac à Rennes et DJ dans un club "ce qui fait que je dormais à peu près 5 secondes par nuit."

Lou Reed et Syd Barrett. Etienne Daho explique avoir choisi la musique par vocation, presque par besoin. "J’ai vraiment choisi la voie qui m’était destiné. C’était une urgence. Je n’étais pas le meilleur des musiciens, des chanteurs, le plus beau, celui qui montait sur la table", mais il avait cette passion, ancrée en lui, en étant fan absolu de Lou Reed et de Syd Barrett des Pink Floyd. Son premier vinyle était d'ailleurs un album du groupe britannique. Désormais, sa collection atteint les 2.500 galettes...et quelques disques d'or, longtemps restés camouflés. "Tous mes disques d’or et de platine étaient dans un placard pendant des années." Mais c'est après une conversation avec des amis qu'il décide de les installer chez lui. "Maintenant je suis encerclé, ça renvoie une jolie lumière."

Entendu sur europe1 :
On ne sait jamais comment on crée un lien avec les autres avec une chanson, c’est magique, ça ne se fabrique pas. 

Cinéphile. Un décor qui témoigne de son succès au fil des années. Pourtant, il ne sait jamais "comment on crée un lien avec les autres avec une chanson, c’est magique, ça ne se fabrique pas. Il évoque Le premier jour du reste de ta vie. "Cette chanson et le film ont touché une fibre très particulière. Ça dépasse." Films et chansons ont d'ailleurs souvent été liées dans son répertoire de cinéphile. Il a emprunté au cinéma quelques titres comme Le grand sommeil. Pour La notte, la notte, il s'est inspiré d'Antonioni et du film Vacances romaines pour Week-end à Rome.

Excès. Après un passage dans l'Est parisien, le musicien nous emmène à L'hôtel particulier, un club de Montmartre proche de chez lui, où il aime réaliser ses interviews. C'est un coin de nature avec des poules en plein Paris. En commandant un thé vert, il confie faire attention à sa voix. "J'évite de me retrouver dans des endroits enfumés alors que je fumais trois paquets de cigarettes avant." Il admet avoir fait pas mal d'excès. "C’est de ma génération, si on ne faisait pas d’excès, on était un bonnet de nuit. Il ne fallait pas me pousser non plus", ajoute-t-il, laissant entendre que dès que les micros et les caméras disparaissent, il n'est pas "du tout réservé."