Didier van Cauwelaert voulait "être le plus jeune écrivain publié au monde"

Didier van Cauwelaert a envoyé son premier manuscrit à Gallimard à l'âge de neuf ans. Il souhaitait faire une surprise à son père, presque paralysé après un accident de voiture.
Didier van Cauwelaert a envoyé son premier manuscrit à Gallimard à l'âge de neuf ans. Il souhaitait faire une surprise à son père, presque paralysé après un accident de voiture. © ALAIN JOCARD / AFP
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G.D , modifié à
Didier van Cauwelaert a envoyé son premier manuscrit à Gallimard à l'âge de neuf ans. Il souhaitait faire une surprise à son père, presque paralysé après un accident de voiture.

"Je vais mourir dans quinze secondes et j'ai plein de choses à faire." Cette phrase est l'oeuvre d'un enfant de huit ans. Cet enfant, c'est Didier van Cauwelaert, qui a écrit cela en ouverture de son premier roman. Oui, Didier van Cauwelaert est un précoce de la littérature. Et il avait une motivation particulière.

"Près de moi, la présence de la mort éventuelle de mon père." "Ce n’était pas une obsession morbide. Il y avait près de moi la présence de la mort éventuelle de mon père qui était presque paralysé. Je l’avais entendu dire : 'Le jour où je suis dans un fauteuil roulant, je me tire une balle dans la tête.' Je m'étais dit : 'Je vais faire un truc extraordinaire qui lui donnera envie de vivre même en fauteuil roulant. Je vais être le plus jeune écrivain publié au monde'", confie-t-il avant d'ajouter : "Je ne sais plus comment je suis arrivé à cette phrase-là mais je voulais montrer ce bras de fer."

Premier manuscrit à 9 ans. A neuf ans, il adresse donc son manuscrit à la maison d'édition Gallimard. Et il a reçu "une réponse claire disant que c'était un mélange de juvénilité au regard de l'âge de l'auteur avec les plus grosses ficelles de vieux routiers du polar".

La surprise tombe à l'eau. L'objectif était d'offrir un "livre publié" à son père. Il a donc écrit en cachette, en faisant appel à la secrétaire de son père pour taper ses romans : "Il a fini par découvrir que je faisais un détournement de secrétaire." La surprise est tombée à l'eau mais le père de Didier van Cauwelaert a été sauvé par une greffe de hanche. L'histoire s'est donc bien terminée.