Découvrez les cinq nommés du Prix littéraire Europe 1-GMF

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Voici les cinq livres nommés pour la seconde édition du Prix littéraire Europe 1-GMF. Lequel d'entre eux succédera à Carl Aderhold et son ouvrage "Le théâtre des nuits" ? Réponse le 20 mai !

On connaîtra le 20 mai le nom de l'ouvrage - et de son auteur - qui succède à Carl Aderhold, lauréat l'année dernière du Prix littéraire Europe 1-GMF. La seconde édition met une nouvelle fois les romans porteurs de valeurs d'engagement, de solidarité et de collectif à l'honneur. Le jury va délibérer à partir d’une présélection d’œuvres publiées à l’occasion de la rentrée de janvier 2021. Les personnages principaux seront des hommes et des femmes qui œuvrent à rendre la société plus humaine, ou des agents du service public qui se mettent au service des autres par vocation. 

Nicolas Carreau, spécialiste littérature chez Europe 1 et membre du jury présente les cinq ouvrages en compétition : 

"Les lois de l'ascension", de Céline Curiol

"850 pages. N’ayez pas peur, c’est un roman monde. Un roman total. Ça commence par l’été 2015. Et ça dure un an, quatre saisons. On suit différents personnages, différents destins. Qui se croisent ou pas, d’ailleurs. Des individualités très différentes, qui dressent un tableau de la société actuelle. Rien n’est figé, ils ne correspondent pas à un archétype en particulier. Ils sont mouvants, comme dans la vie. Ils ne sont pas d’une pièce. Et leurs vies vont se lier, se croiser, se partager. La réussite de ce livre, c’est que tout se dessine lentement, les personnages donc en particulier, mais l’époque aussi. Céline Curiol observe et décrit l’époque par ces personnages. Elle montre les grands événements par les petits événements intimes."

"Le chemin des estives", de Charles Wright

"Il y a quelques années, Charles Wright, à peine 40 ans, commence à ne plus accepter le bruit, le stress du monde moderne. Il a une sorte de révélation, une épiphanie : il veut devenir jésuite. Il commence donc son noviciat, son apprentissage. Et pour les apprentis, il y a un passage obligé : 700 kilomètres sans un sou. Alors, il ne part pas au fin fond du monde, en Sibérie, ou dans un désert lointain. Il trouve la paix dans le massif central. Richard Wright choisit l’Auvergne. Parce que c’est là qu’il espère échapper le mieux au bruit et à la foule. Les estives du titre, le chemin des estives, ce sont les pâturages : le domaine des vaches en liberté. C’est un peu son totem. Ce n’est pas à proprement parler un roman, mais plutôt un récit de voyage littéraire. Tout ça sous le haut parrainage de Rimbaud et Charles de Foucauld, qui arrivent de temps en temps. C’est un livre sur l’errance, mais qui aide à se trouver…"

"Châtelet-Lilas", de Sébastien Ortiz

Chatelet Lilas, c’est la ligne 11 du métro parisien. Sébastien Ortiz, dans son livre, raconte donc l’histoire d’un garçon timide. "Il tombe sur une annonce pour être conducteur de métro. Il accepte. Ça lui plait. Un jour, bêtement, en manipulant un appareil, il prend une châtaigne (mais une belle) et en regagnant sa cabine, il se rend compte qu’il a accès à l’esprit des voyageurs. Il entend toutes leurs pensées, il peut voir ce qu’ils voient, entendre ce qu’ils entendent. Chaque chapitre correspond à une station de la ligne 11. Et à chaque fois, c’est la rencontre de différentes personnes. Ce sont des portraits en creux. Parfois, c’est triste, parfois joyeux, parfois on apprend toute une histoire, parfois juste un détail. C’est beau, c’est délicat, poétique, et surtout, c’est un livre sur l’empathie, sur l’intérêt que l’on porte aux autres. Pas forcément à ceux que l’on connait déjà, mais aux humains qui nous entourent, qui font partie du décor et qu’on a vite fait d’oublier ou d’ignorer".

"Danse avec la foudre", de Jérémy Bracone

"On est en Lorraine. Chez les ouvriers d’une usine qui va mal. Il y a la Figuette, c’est le héros. Sa fille, Zoé. Et Moïra, la mère. Elle est un peu particulière, Moïra, elle a toujours été un peu border. Parfois, elle disparait quelques temps, puis elle revient. Mais cette fois, ça a l’air plus grave. Moïra est partie, elle a sans doute fugué encore une fois, pour fuir les problèmes. Et Figuette se retrouve seul avec sa petite fille, Zoé. Ajoutez à ça que l’usine va sans doute fermer : ça ne va pas. D’autant qu’il avait promis à Zoé de l’emmener en vacances à la mer. C’est donc à la fois une histoire d’amour, une histoire d’amour filiale aussi. Un roman social. Et un roman sur la fierté ! La fierté individuelle, celle de Figuette, mais aussi la fierté collective et le pouvoir de la solidarité. Tout ça est écrit dans un style direct, sans fioriture, ce n’est ni un roman plombant qui se prend au sérieux, ni un feel good léger. C’est entre les deux. C’est drôle, c’est rude - une poésie un peu bourrue si vous voulez. Et ça donne un livre émouvant qui ne tombe pas dans le mièvre ou le pathos".

"Les mouches bleues", de Jean-Michel Riou

"C’est un livre qui part d’un sondage qui date d’avril 2019. Un sondage terrifiant. Accrochez-vous. C’est en exergue du livre. 41% de la population américaine ignore ce qu’il s’est produit à Auschwitz. Et chez les 18-34 ans, ça monte à 66% !" Et puis, le roman commence. Dans un train. Des hommes serrés, dans une puanteur infecte, qui n’ont aucune idée d’où ils vont. Vous avez déjà compris qu’ils partent pour les camps. Les mouches bleues du titre, ce sont les nazis, les SS, qui aiment le gout de la mort, comme les insectes charognards. Le roman est inspiré de l’histoire vraie d’Aleksander Kuliseiwic, journaliste et musicien, déporté à 21 ans au camp de Sachsenhausen. Dans le camp, il résiste en écrivant des chansons sur ses conditions de vie. Et les interprète parfois ! Les autres chantent aussi et confient leur chanson à Aleksander. Hypermnésique, il est chargé de les retenir toutes. Ce qu’il fera. Il écrira et jouera sur scène après tout ça, les musiques des camps. Pour ne rien oublier. "Un roman sur la solidarité et l’émergence de la beauté dans la pire des situations."

Le jury, qui a pour mission d'élire le livre vainqueur, est composé notamment de personnalités issues du monde des Lettres et de la Haute Fonction Publique mais aussi de quatre membres GMF, figurent également Constance Benqué, présidente de Lagardère News, les journalistes Sophie Larmoyer et Patrick Cohen ainsi que deux auditeurs d'Europe 1, sélectionnés suite à un concours en ligne.