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Nicolas Carreau, avec A.H.
La Seine musicale, nouvelle salle construite sur l'Île-Seguin à Boulogne-Billancourt, a été baptisée par le géant Bob Dylan. Europe 1 y était et vous raconte ce concert d'exception.
REPORTAGE

C'est une légende de la musique qui s'est produite vendredi soir, à Boulogne-Billancourt. Bob Dylan, tout récent Prix Nobel de littérature, inaugurait la Seine musicale, cette nouvelle salle construite sur l'Île-Seguin, là où se trouvaient les anciennes usines Renault.

"Il n'a même pas fait coucou". Fidèle à sa réputation, Bob Dylan apparaît dans un décor très sobre, de profil, face à son piano, mais sans un regard pour son public. C'est sa marque de fabrique. Il est là pour la musique, et seulement pour sa musique… au risque de froisser les non-initiés. L'animateur de Thalassa Georges Pernoud, croisé à la sortie du concert, ne cache pas sa déception. "Il n'a même pas fait coucou. J'ai vu des tas de chanteurs étrangers qui saluent au moins le public, qui disent 'Bonsoir Paris !'".

Le privilège d'entendre Don't think twice, it’s alright. Autre habitude de Dylan : ne jamais jouer ses grands classiques. Pourtant, au troisième morceau, miracle. Sa belle voix éraillée entame Don't think twice, it’s alright. Le public salue ce beau geste par des applaudissements. Ensuite, Bob Dylan alterne les titres de blues et les reprises de grands crooners, issus de son dernier album. Ariane, 18 ans, comprend très bien la démarche du chanteur. "C'était génial ! Il n'y a pas que sa musique, il y a aussi tout ce qu'il incarne. C'est bien aussi d'avoir de nouvelles choses, et de voir un artiste qui, après 50 ans de carrière, arrive encore à se renouveler", s'enthousiasme la jeune femme.

Après deux heures de concert, Dylan se retire, sans avoir prononcé une seule parole. Le public, lui, a entendu l'essentiel : sa musique.