Qui dit été dit souvent grand soleil. Et parfois même coup de soleil. Un danger à court et à long terme contre lequel existe une arme : la crème solaire. David Castello-Lopes remonte, dans l’émission Historiquement Vôtre, aux origines de ce liquide qui protège notre peau et notre santé contre les dangers du soleil.
Je vous ai révélé il y a quelque temps que je n'aimais pas beaucoup les nazis. Mais la deuxième chose que je déteste le plus après eux, c'est d'avoir du gras sur le visage. Donc autant vous dire que la crème solaire est l'une de mes pires ennemies depuis l'enfance.
Je me souviens, au ski, quand j'avais peut-être huit ans, je m'endormais en pensant à ce moment affreux du lendemain matin où ma mère allait me tartiner la face avec ce lait gluant qui s'accroche aux sourcils. Et pour moi, ça pesait incroyablement lourd dans la balance du fun des sports d'hiver. Parce que certes, aux sports d'hiver, Il y a la neige, c'est cool. Mais est-ce que le prix à payer pour ce cool, n'est pas trop élevé ?
Encore aujourd'hui, je me pose la question. Et, encore aujourd’hui, je mets le moins de crème solaire possible. La seule exception que j'ai tolérée, c'était à l’adolescence, quand la crème solaire était l'un des seuls prétextes valables pour avoir des contacts physiques. Bien sûr que si une fille me disait "Tu veux que je te mette de la crème ?", je répondais oui.
Une première crème solaire indice 2
Mais la vérité, c'est que j'aurais aussi dit oui si elle m'avait demandé "Tu veux que je te mette du bœuf bourguignon ?". Mais, alors d'où vient cette graisse de l'enfer ? Il existe plusieurs histoires sur les balbutiements de la crème solaire, mais j'en ai choisi une qui revient plus souvent que les autres. Si je vous parle des Grisons, je sais que certains gourmands va penser à de la viande séchée. Mais ce n'est pas que ça.
Les Grisons sont avant tout un canton de l'est de la Suisse, avec notamment des montagnes. Et l'une de ces montagnes, à la frontière avec l'Autriche, s'appelle le Pic du bœuf, qui en langue romanche se dit "Piz Buin". C'est une montagne de plus de 3.000 mètres. Et régulièrement, depuis le milieu du 19e siècle, il y a des alpinistes qui la gravissent.
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Dans les années 1930, l'une de ces personnes est un étudiant en chimie qui s'appelait Franz Greiter. Et, d'après ce qu'il a raconté, Franz s'est pris un méga coup de soleil sur la gueule en faisant l'ascension du Piz Buin. À ce moment-là, il s'est dit que ce serait cool quand même si on pouvait se mettre une crème qui protège la gueule. Il s'est donc mis au travail et a sorti en 1938 ce qui est souvent considéré comme la première crème solaire moderne du monde : la Gletscher Creme. Ce qui veut dire en français "crème de glacier". Pour vous donner une idée, la crème de glacier avait un indice de 2.
Pour faire simple, un indice 2 veut dire que si vous mettez de la crème vous mettrez deux fois plus de temps à prendre un coup de soleil que si vous n'aviez pas mis de crème. Si vous brûlez généralement en 10 minutes, avec de l'écran 2, vous brûlerez en 20 minutes. Avec l’indice 50, vous brûlerez en 50 fois plus de temps, c’est-à-dire en un peu plus de huit heures.
Comment fonctionnent les indices UV ?
Une entreprise a été créée pour vendre la crème de glacier, elle s'appelait justement Piz Buin, en hommage à la montagne qui avait provoqué le coup de soleil originel. Cette marque existe toujours aujourd'hui. Et la crème que ma mère me mettait sur la gueule quand j'étais enfant, c'était souvent de la Piz Buin.
Ensuite, l'innovation en matière de crème solaire a été d'une part l'invention du système des indices de protection solaire. Il a été inventé par le même monsieur qui a inventé la crème de glacier, Franz. D'autre part, des techniques pour que la crème solaire protège de mieux en mieux les gens se sont développées.
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L'une des plus grandes avancées de ce point de vue a été l'invention des crèmes solaires dites à large spectre, en 1980. Mais de quoi s'agit-il ? Il y a plusieurs sortes de rayons du soleil qui nous font du mal. Les UV-B qui sont ceux qui provoquent les coups de soleil qui font mal et qui sont aussi les plus cancérigènes. Et les UV-A sont ceux qui pénètrent plus profondément dans la peau. Ils donnent aussi un peu le cancer, mais ce sont surtout eux en particulier qui font vieillir la peau prématurément. Les gueules de marins toutes fripées par exemple, ce serait plutôt un effet des UV-A.
Pendant longtemps, les crèmes ne protégeaient que contre les UV-B. Mais les crèmes solaires à large spectre, elles, protègent contre les deux. Ce qui est beaucoup mieux. Vous pouvez ajouter à la crème solaire ma technique, qui consiste à aller à la plage ave une chemise et un pantalon, qui eux protègent non seulement contre les UV-A, les UV-B, mais aussi contre la présence de gras sur la peau. C'est de l'ultra large spectre.