Pina Bausch : "quelqu'un de considérable"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le monde de la danse pleure la perte d'une de ses artistes majeures.

L'ancien directeur du Théâtre de la Ville à Paris, Gérard Violette, l'un des principaux soutiens de la chorégraphe allemande, a rendu hommage à "l'une des plus grandes artistes de ces cinquante dernières années" après sa mort mardi à l'âge de 68 ans.

"C'était quelqu'un de considérable. Elle n'a pas révolutionné la danse, elle est allée bien au-delà: c'était de la danse, du théâtre, le travail d'un auteur complet", a-t-il notamment déclaré. "Pina Bausch a d'abord créé des pièces cruelles, radicales. Ensuite, ce n'est pas qu'elle avait changé d'opinion sur la solitude, la difficulté de communiquer, mais l'amour reçu du public avait fini par lui donner le plaisir d'apporter du plaisir", a estimé celui qui fut directeur du Théâtre de la Ville de 1983 à 2008.

"Moi, personnellement, c'est une femme qui m'a fait gagner quinze ans pour apprécier d'autres spectacles", a-t-il dit. "Comme tous les artistes à ce niveau-là, elle a eu une influence à la fois diffuse et forte sur tout le monde, elle a marqué des générations (de chorégraphes) mais n'a pas eu d'héritiers", a-t-il conclu.

Pour le chorégraphe français Angelin Preljocaj, Pina Baush avait "une vitalité créatrice incommensurable, qui a nourri l'histoire de la danse ces dernières années. Son talent va nous manquer terriblement".

"Elle a ouvert un courant assez inédit dans la danse, de danse-théâtre. Son oeuvre est incroyable et cohérente, on verra avec le temps que c'était une oeuvre importante et absolument nécessaire à l'histoire de la danse", a-t-il ajouté. Selon lui, Pina Bausch a marqué l'histoire de son art car "elle a su faire exister sur un plateau à la fois des préoccupations d'écriture chorégraphique et une certaine satire sociale, et même politique, de notre époque".