Lycées : le retour des ciné-clubs ?

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Le ministère de l'Éducation entend faire (re)découvrir aux lycéens 200 grands films.

Eric Rohmer, animateur du ciné-club de la rue Danton, en plein quartier latin, à la fin des années 40, ou François Truffaut, endetté à 15 ans pour fonder l'éphémère "Cercle cinémane". Plusieurs décennies après, la relève de ces cinéastes emblématiques sommeille peut-être parmi les 4.500 lycées de France.

Mardi, Luc Chatel, le ministre de l'Éducation, présente "Cinéelycée". Une plate-forme de videos à la demande, destinée aux lycéens, riche de 200 films libres de droits, des classiques du cinéma français. L'ambition ? "Affirmer la place de la culture dans la formation des lycéens et leur donner les moyens d'acquérir une culture cinématographique, grâce à la projection de films dans les établissements".

"Développer leur regard critique"

Dès la rentrée prochaine, en théorie, la plate-forme - développée en partenariat avec France Télévisions - permettra aux lycéens, de voir et de revoir en ligne 200 oeuvres majeures du patrimoine cinématographique, parmi lesquels Les Quatre Cents Coups, Citizen Kane, Les Enfants du paradis, Rio Bravo, La Grande Illusion ou Le Guépard, affirme Le Figaro.

En juin 2009, dans le cadre de la réforme des lycées, Nicolas Sarkozy avait appelé de ses vœux une mise en place dans chaque lycée de France, de "l'équivalent moderne du ciné-club". "Nous vivons une situation invraisemblable et dangereuse : la culture cinématographique de nos élèves semble inversement proportionnelle à la quantité - considérable - d'images et de vidéos qu'ils consomment chaque jour. Il est urgent de développer leur regard critique et d'ancrer leur rapport à l'image dans une culture patrimoniale", avait déclaré le président de la République.

Avec cette initiative refleuriront peut-être dans les lycées les ciné-clubs si populaires après-guerre, repères pour cinéphiles mis à mal par le déploiement des salles commerciales et - bien plus tard - l'essor des homes cinémas et du piratage. "Nous financerons ces projections s'il le faut", avait précisé Nicolas Sarkozy. Outre les équipements informatiques et audiovisuels nécessaires, l'initiative repose sur des professeurs volontaires, ceux-là même qui animent d'or et déjà clubs de théâtre ou de photo dans les lycées.