Le piratage concerne aussi les livres

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Ariane Schwab , modifié à
Peu d'études se penchent sur le téléchargement illégal des livres. Pourtant, la pratique semble décoller depuis mi-2008.

Comparé au marché parallèle de la musique, du jeu vidéo ou du film, le piratage des livres sur internet reste marginal même s'il a tendance à gagner de l'ampleur. Pour la première fois en France, une étude a été menée par le MOTIf (l'Observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France).

Sont principalement les cibles des équipes de pirates (car il est fastidieux de scanner un livre), les bandes dessinées (3.000 à 4.500 à l'été 2009), les essais philosophiques, les ouvrages scientifiques et les best-sellers. En tout, quelque 6.000 titres français sont concernés soit moins de 1 % des titres disponibles au format papier. Les éditeurs les plus victimes du phénomène sont Gallimard, Dunod, Hachette, Delcourt, Dargaud et Dupuis.

Dans le trio de tête des auteurs ayant le plus de titres disponibles en téléchargement illégal, on trouve le philosophe Gilles Deleuze suivi des habitués des best-sellers, Bernard Werber et Amélie Nothomb. Pour une fois, les philosophes sont à égalité avec les auteurs de science-fiction et de fantastique en matière de popularité puisqu'ils sont représentés à 25% dans le Top 20 des ouvrages les plus piratés.

Côté titres, on trouve en première position des livres les plus indexés et partagés, Le Sexe pour les nuls de Ruth Westheimer puis la saga Harry Potter de J.K. Rowling et Le Grand Livre de cuisine d'Alain Ducasse. Figurent également dans le Top 20 les Twilight de Stéphanie Meyer, Les Fourmis de Bernard Werber, Le Petit Prince de Saint-Exupéry, Nouvelles sous ectasy de Frédéric Beigbeder ou Millenium de Stieg Larsson.

Etonnamment, ce ne sont pas les nouveautés qui font le plus les frais du téléchargement illégal (1 ouvrage piraté sur 4). Il se concentre toutefois sur des parutions contemporaines, essentiellement de moins de dix ans, qui sont toujours disponibles à la vente mais, pour 94,9% d'entre elles, pas sous forme numérique, note le MOTIf.