Le "grand-père de l'édition" est mort

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avec agences , modifié à
Robert Laffont, qui avait créé sa maison d'édition en 1941, est décédé à l'âge de 93 ans.

Il avait plus de 10.000 livres à son actif, dont de nombreux best-sellers. L'éditeur Robert Laffont est décédé mercredi en fin d'après-midi à l'hôpital américain de Neuilly à l'âge de 93 ans.

"Il était encore plein de vivacité intellectuelle jusqu'à ces derniers jours", a indiqué Alix Girod de l'Ain, épouse de Laurent Laffont, l'un des fils de Robert Laffont. Les obsèques de l'éditeur devraient avoir lieu mardi ou mercredi prochain en l'église Saint-Sulpice à Paris, non loin du siège historique des éditions Robert Laffont, a-t-elle précisé.

"Fidèle à l'enfant qu'il fut"

En recevant la Légion d'Honneur en avril 1994, Robert Laffont affirmait s'être "beaucoup amusé" dans sa carrière. "J'ai vécu et progressé sans chercher à écraser personne et surtout sans tricher. Je n'ai pas été acheté et je n'ai acheté personne. J'ai exprimé sans équivoque mes goûts, sans mépriser ceux qui ne les partagent pas. Mon bilan est celui d'un homme fidèle à l'enfant qu'il fut".

Après des études à HEC et un début de carrière d'avocat, il fonde sa maison d'édition en 1941, en zone libre, dans sa ville natale de Marseille. Celui que l'on considère aujourd'hui comme "le grand-père de l'édition française" a commencé l'aventure en publiant Oedipe roi de Sophocle.

De nombreux grands succès

Il a ensuite publié deux livres essentiels de la littérature d'après-guerre: L'Attrape-Coeurs de Salinger et Le Désert des Tartares de Buzzati. Un de ses plus grand succès reste Papillon d'Henri Charrière, les mémoires d'un bagnard vendus à plus d'un million d'exemplaires en 1969.

Resté à l'écart des dîners en villes du Tout-Paris, Robert Laffont ne s'était pas fait que des amis. Généralement méprisé des intellectuels, il était écarté de la distribution annuelle des prix littéraires. En 1986, il s'était offert une page entière dans Libération pour dénoncer le monopole de "Gallimard, Grasset, Le Seuil qui depuis plus d'un quart de siècle ont fait main basse sur les jurys des grands prix littéraires".