La Joconde serait-elle un homme ?

Plusieurs thèses sont avancées sur l'identité de La Joconde.
Plusieurs thèses sont avancées sur l'identité de La Joconde. © Maxppp
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Caroline Vigoureux
Des chercheurs italiens assurent que La Joconde était en fait l’amant de Léonard de Vinci.

 

Quelle est la véritable identité de La Joconde ? Mercredi, des chercheurs italiens ont avancé une nouvelle hypothèse. Selon eux, un jeune homme aurait servi de modèle à Léonard de Vinci pour LaJoconde. Silvano Vincenti, président du Comité national pour la valorisation des biens historiques, a assuré devant la presse, à Rome, qu'un jeune assistant du génie de la Renaissance fut le modèle du célèbre portrait de Mona Lisa.

 

Salai, de son vrai nom Gian Giacomo Caprotti, s’est mis, en 1506, au service de l'artiste à l’âge de 16 ans. Il a passé 25 ans à ses côtés et aurait été sa muse et son modèle pour plusieurs tableaux. Selon Silvano Vincenti, les deux hommes entretenaient une relation "ambiguë" et étaient probablement amants.

 

Des lettres dans les yeux

 

Pour appuyer sa thèse, le chercheur explique que le peintre avait laissé des indices en peignant dans les yeux de La Joconde, un minuscule "L" pour Leonardo et un "S" pour Salai. Il a par ailleurs indiqué que son équipe s'était fondée sur l'analyse de reproductions numériques de haute qualité.

 

Mais cette hypothèse laisse les experts du Louvre sceptiques. Le musée - propriétaire du tableau - rappelle que l’œuvre "a été soumise à toutes les analyses de laboratoire possibles en 2004 et en 2009. Aucune inscription (lettre ou chiffre) n'a été décelée lors de ces examens".

 

"Ils sont vraiment aveugles"

 

"Le vieillissement de cette peinture sur bois a provoqué un grand nombre de craquelures dans la matière picturale, qui sont à l'origine de nombreuses formes qui ont souvent été l'objet de sur-interprétations", prévient encore le Louvre, avant d’indiquer "ne pas avoir eu communication de pièces démontrant ces nouvelles hypothèses".

 

Malgré cet avertissement, Silvano Vincenti ne semble avoir aucun doute sur la crédibilité de sa thèse : "Je comprends leur incrédulité et leur surprise. Au fond c'est la peinture la plus étudiée au monde (..) ils sont vraiment aveugles", a-t-il raillé. Il appelle même les spécialistes du Louvre à "être sérieux et reconnaître" qu'ils se trompent. Ainsi, le chercheur a prévu l'envoi d'une équipe dans le musée pour faire "des prélèvements de petits fragments de peinture" là où se trouveraient les chiffres et lettres. Objectif, déterminer "s'ils ont été faits à l'époque ou sont apparus avec le temps".

Cette théorie vient s'ajouter aux nombreuses autres hypothèses évoquées quant à l'identité de La Joconde. Il y a quelques jours, une historienne de l'art italienne estimait que derrière Mona Lisa, se cachait en fait Bianca Sforza, la fille du Duc de Milan. Pour preuve, elle expliquait que le paysage derrière La Joconde représentait le bourg de Bobbio, contrôlé à l'époque par Ludovico Sforza. Selon d'autres grands spécialistes, il pourrait aussi s'agir de la propre mère du peintre. Plusieurs siècles après la création de cette icône de l'art, le mystère reste entier.