ECOUTEZ - Ashton Kutcher sur Europe 1 : "je voulais être le marionnettiste de Steve Jobs"

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avec Pierre de Vilno , modifié à
De passage à Paris, Ashton Kutcher raconte comment il s'est glissé dans la peau du fondateur d'Apple dans le film Jobs.

Dans le film Jobs, de Joshua Michael Stern, qui sort mercredi, Ashton Kutcher incarne un Steve Jobs plus vrai que nature. Il répond aux questions de Pierre de Vilno.

Ecoutez l'interview : 

Un des grands topics du film, c’est qu’on vous voit beaucoup pieds nus parce que Steve Jobs aimait beaucoup ça. Et vous ?

"Deux mois avant le tournage et pendant tout le tournage je me suis habitué à marcher pieds nus et en sandales et ça me paraissait très très bizarre de mettre des chaussures après."

Quand on vous voit au début du film, Steve Jobs a alors 46 ans, on vous devine derrière le masque mais c’est lui qu’on voit avant tout. Est-ce que c’est l’objectif que vous vouliez ?

"Oui, je voulais être le marionnettiste. Mon but avec ce film c’était de faire le portrait des défauts, des manques et les qualités admirables de Steve d’une manière que moi je trouvais honnête et d’une que les gens qui l’ont connu trouveront également honnête. C’était beaucoup de boulot pour trouver ça."

Ça a été dur de vous séparer de vous ?

"Oui, on a tous des préférences en tant qu’être humain, des gens qui sont uniques et que ce soit la façon dont on parle, marche, les choses que l’on mange, la façon dont on se relie avec les circonstances, nous sommes tous en train d’essayer de vivre le plus possible proche de la personne avec laquelle on est à l’aise. Et quand on prend un personnage, il faut absolument abandonner son confort pour être dans sa zone de confort. Quand on finit avec le rôle on reprend ses propres problèmes."

Ce n’est pas votre premier biopic vous avez incarné Michael Kelso, cette star de la télé des années 70. On vous a sélectionné pas seulement pour la ressemblance. Mais aujourd’hui vous le remerciez de lui ressembler autant ?

"Vous savez je ne me suis pas rendu compte que je lui ressemblais jusqu’au moment où il est mort. Mon souvenir, c’était cheveux gris, barbu, mince - il perdait beaucoup de cheveux - un ras du cou noir. Un peu comme la première scène du film. Je n'avais aucun lien avec ce type et c’est seulement après sa mort que j’ai vu des images de lui quand il était jeune et je me suis rendu compte qu’il y avait une ressemblance, c’était bizarre de se reconnaître en lui. "

Il y a cette image d’étudiant post hippie se cherchant, cherchant ce qu’il va devenir. Y’a ce moment où vous êtes dans un champ, où tout bascule. C’est là que tout commence ? 

"Oui,c’est un moment très bien documenté de sa vie. Il parle de prendre de l’acide et ce moment dans le film le représente. Mais ce que Steve jobs a compris c’est que c’est pas un diplôme qui caractérise quelqu’un mais c’est l’expérience. Lui comprenait qu’on pouvait apprendre de tous les aspects de la vie et c’est ce qu’il a apporté dans son travail dans son art et je crois que c’est ce qui l’a rendu capable de rendre la technologie extrêmement personnalisée. Parce qu’il avait cette expérience de rébellion de la vie et il a pris cette chose qui était seulement compréhensible par les geek et les ingénieurs et il l’a transformé en quelque chose qui pouvait être compris par les mémés, les gens qui ramassent les ordures, les petits enfants, les artistes et une fois que l’on met de l’art sous forme de technologie et bien ça devient une réussite."

Regardez la bande-annonce : 

C’est peut être là la vraie ressemblance entre jobs et vous. Vous avez dit dans une interview un jour "I’m a tryer" Vous essayez des trucs, vous avez essayé Steve jobs ?

"Ça fait peur d’incarner quelqu‘un que vous admirez et beaucoup de mes amis savaient, connaissaient et ont travaillé pour cela. Parce que échouer dans ce rôle, ça aurait été terrible ça aurait été échouer pour quelqu’un que l’on admirait beaucoup et je voulais pas, je ne voulais pas ternir son héritage. Essayer, être quelqu’un qui tente c’est faire face aux choses qui vous font le plus peur et avoir la persévérance et pouvoir vous dire que vous pouvez réussir et la possibilité de le faire, c’est beaucoup plus important que de rater dans d’autres domaines."

Vous disiez que l’image que vous aviez de cet homme c’était cet homme de  40-50 ans qui avait déjà conquis avec ses inventions. Est-ce que vous faites partie des gens qui n’ont jamais pensé que c’était ce qu’on appelle communément un enfoiré ?

"Vous savez pour moi, il n'y a pas de personne qui n’ait pas des manques. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui ne soit pas, par certains moments, un enfoiré. C’est facile de regarder des gens qui ont réussi et de penser que c’est facile de l’être et qu’ils n’ont pas de problèmes. Principalement quand c’est quelqu’un dont toute la vie présente la simplicité. Steve Jobs a rendu toutes les choses simples, faciles. Alan Kay, qui est l’inventeur qui a travaillé avec Steve Jobs, c’était lui qui était le maître de ce qu’il y avait au-dessus de tout.  Il a pris la technologie qui était extrêmement complexe et il l’a simplifiée pour que les gens puissent l’utiliser. C’était un présentateur brillant, il faisait toujours ses exposés comme si les choses étaient véritablement simples, comme s’il n’avait jamais pensé à ce qu’il allait dire ou faire. Il faisait ça tous les jours pour tenter de simplifier les choses. Il a fait l’entreprise qui a le plus réussi dans l’histoire et ce n’était pas simple du tout. Et il a fait croire que c’était simple. Il a fait des énormes sacrifices pour que les choses aient l’air extrêmement simple."

Jobs, de Joshua Michael Stern avec Aston Kutcher le 21 août dans les salles, avec Europe 1.