Dix BD pour s'évader

Pierre se perd et se découvre en Chine, Morue rêve d'être la plus belle et Amerigo se révèle être une vieille canaille au passé trouble : de quoi occuper votre été.
Pierre se perd et se découvre en Chine, Morue rêve d'être la plus belle et Amerigo se révèle être une vieille canaille au passé trouble : de quoi occuper votre été. © CASTERMAN/DUPUIS/VENTS D'OUEST
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LES LIVRES DE VOS VACANCES (4/8) - L’été, c’est l’occasion de découvrir la BD.

Pour s’évader tout l’été, Europe1.fr vous livre sa sélection de lectures ensoleillées. A déguster sans modération, sur la plage, sous la tente, en train ou en avion. Cette semaine, découvrez notre suggestion de BD, mangas et récits illustrés : le neuvième art est au rendez-vous.

Récits de voyage

- Ca ne coûte rien, de Sylvain Saulne (Casterman). Nouilles, contrefaçon et salons de massage… Pierre découvre Shangaï et se lasse très vite des étapes touristiques obligées. Commence alors une longue introspection sur la valeur de l’argent, appuyée par de superbes panoramas urbains et des choix graphiques tranchés.

- Pyongyang, de Guy Delisle (Delcourt). L’auteur a décidé de suivre sa femme en Corée du Nord, dictature où elle officie pour Médecins sans Frontières. L’occasion de découvrir à travers l’œil d’un expatrié un pays rongé par une dynastie militaire. Proche du cartoon, le trait va à l’essentiel et pointe avec humour les contradictions d’un régime anachronique qui n’a pas peur du ridicule. Même quand il tue.

Sueurs froides et tontons flingueurs

- Vieilles canailles, de Trillo et Mandrafina (Vents d’Ouest). James Ricci, scénariste de séries télévisées, rencontre ses aînés pour rédiger une saga familiale. Pulsion de mort, violence conjugale, chantage, etc : un vrai polar qui excelle dans l’humour noir et met à l’honneur de vieilles canailles qui n’ont rien à envier aux retraités du film Red.

- Scarface, de Christian De Metter et Armitage Trail (Casterman). Son frère a choisi la police de Chicago, Tony Guarino a, lui, rejoint la pègre. Récit d’une ascension tout aussi fulgurante que sanglante à l’aube des Trentes Glorieuses. Une course en avant morbide magnifiée par un dessin suffisamment flou pour l’enrober d’un épais brouillard.

- Alter Ego, de Pierre-Paul Renders, Denis Lapière et Mathieu Reynès (Dupuis). L’épidémie de sida est en passe d’être vaincue mais la campagne de vaccination semble cacher un tout autre projet. Thriller efficace sur fond de conspiration et de révolution scientifique, avec une innovation : les différents tomes éclairent chacun une facette de l’histoire et peuvent se lire dans n’importe quel ordre.

Les aléas du cœur

- Beauté (tome 1 : désirs exaucés) de Hubert et Kerascoët (Dupuis). Jeune écailleuse peu gâtée par la nature, Morue est la risée de son village. Jusqu’à ce qu’elle rencontre un crapaud qui se révèle être une fée. Morue a un vœu : elle veut être belle. BD au style léché rehaussé par des teintes pastel, Morue multiplie les clins d’œil au mythe de Cendrillon, mais les fées n’y sont pas toujours aussi bienveillante et la vie de château pas si idyllique.

- Les autres gens, ouvrage collectif (Dupuis). Mathilde papillonne dans son université parisienne jusqu’à ce qu’elle donne trois bons numéros à un inconnu en train de remplir sa grille de loto. Il décroche le gros lot et lui donne la moitié, bouleversant à jamais une existence jusque-là tranquille. Conçu comme une "BD-novela" par ses auteurs, ce récit prend une nouvelle dimension à chaque chapitre, confié à des dessinateurs différents.

- Sambre (tome 6 : La mer vue du purgatoire), de Yslaire et Balac (Glénat). Dernier tome en date d’une saga consacrée aux amours maudits de la famille Sambre. On retrouve cette fois-ci Julie, dont le navire échoue sur une île perdu alors qu’il prenait la direction du bagne. Poursuivi par ses démons, Julie tente de rebondir et est vite rattrapée par son passé.

Évasion contemplative

- Les longues traversées, de Christian Cailleaux et Bernard Giraudeau (Dupuis). Théo quitte La Rochelle pour Lisbonne afin de préparer un livre. D’un port à l’autre, il multiplie les rencontres et devise sur l’appel du grand large et l’étrange rapport des marins aux femmes. Un récit très écrit au style léché qui confine à la poésie.

- Le sommet des dieux, de Jirô Taniguchi et Yumemakura Baku (Kana). Réaliser un manga sur l’alpinisme et réussir à retranscrire la fascination des hommes pour la montagne : tel est le pari qu’ont réussi Taniguchi et Baku avec cette saga. Cet hommage aux pionniers qui ont conquis l’Everest n’est pas une nouveauté de l’été 2011 mais convient parfaitement aux longues après-midi d’été.