Vaste remaniement à l’Elysée

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Antonin André et , modifié à
RÉVOLUTION DE PALAIS -  Plusieurs conseillers quittent le palais, dont Emmanuel Macron, le secrétaire général adjoint de l'Elysée.

Son départ était acquis. Le secrétaire général adjoint de l’Elysée, Emmanuel Macron, quitte l’Elysée. Il ne sera plus au palais à la mi-juillet au plus tard, d’après nos informations. Grand architecte de la politique sociale-libérale désormais assumée par François Hollande, Emmanuel Macron, selon ses propres termes, "a mené sa mission à terme". Le crédit impôt compétitivité, le pacte de responsabilité, les 50 milliards d’économies et la trajectoire de redressement des finances publiques qu’il a orchestrés avec François Hollande sont lancés, sa présence n’est plus indispensable aux côtés du président. "On est passé à une phase d’exécution qu’il revient à Matignon de conduire", décrypte un conseiller de François Hollande.

Depuis l’arrivée de Jean-Pierre Jouyet au poste de secrétariat général de l’Elysée, son départ était acquis. Les deux hommes, qui s’apprécient et se côtoient depuis longtemps, ont des profils très similaires, Jean-Pierre Jouyet ayant l’autorité et l’expérience en plus. "Emmanuel est très doué, très rapide" dit de lui François Hollande, qui consultait régulièrement le jeune associé-gérant de la banque Rotschild dès la campagne des primaires socialistes. Ardent défenseur de la politique de l’offre, volontiers critique envers des patrons qui ont tendance à attendre tout de l’Etat sans jouer le jeu du compromis social, Emmanuel Macron a non seulement pesé sur la ligne économique de François Hollande mais "il est également capable de lire le jeu politique avec souvent un coup d’avance", décrypte un visiteur du soir de l’Elysée.

Que va-t-il faire ? Emmanuel Macron le confie en privé, il se serait bien vu ministre des Finances du gouvernement Valls. Le Premier ministre a d’ailleurs suggéré son nom au président de la République, qui l’a écarté. Le principe édicté par François Hollande selon lequel "un ministre doit avoir été élu" s’est imposé. C’est donc loin de la politique que le jeune énarque de 34 ans va poursuivre sa route. « J’ai une vision extensive du conflit d’intérêts », explique Emmanuel Macron qui nous a reçu ce matin dans son bureau à l’Elysée, «  il est totalement exclu que je prenne la direction d’une entreprise publique ou privée ».  Macron va donc respecter un délai de viduité, en se consacrant à l’enseignement supérieur et à la recherche, avant de monter une structure de conseil, dans le domaine de la finance "mais pas en France" insiste Macron.

D’autres départs. Macron n’est pas le seul à quitter le palais Elysée. David Kessler le conseiller culture "va partir" confirme le cabinet du président. Son point de chute n’est pas encore arrêté. Quand à Claude Sérillon, écarté de la communication de l’Elysée depuis l’arrivée de Gaspard Ganzer auprès de François Hollande, il a demandé à partir. Il pourrait  obtenir un poste à l’organisation internationale à la Francophonie. Son départ est une question de jour. Last but not least, Thierry Rey, l’ancien judoka conseiller sports du Président s’en va, remplacé par Nathalie Ianetta, la journaliste de Canal plus qui devait  passer son début d’été sur le plateau du Grand Journal de Canal + pour commenter la coupe du Monde. Elle a préféré un petit bureau à l’Elysée.