Remaniement : ce "gâchis" qui divise les Verts

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et avec Aurélie Herbemont et Ariane Lavrilleux , modifié à
LA FRONDE - La décision d'EELV de ne pas participer au nouveau gouvernement scandalise une partie des écologistes.

TENSIONS. Pour nombre d'écologistes, les écologistes ont "porté un mauvais coup à l'écologie"... Alors que le nouveau Premier ministre Manuel Valls doit annoncer la composition de son "gouvernement de combat" mercredi dans la journée, la direction d'Europe Ecologie Les Verts a confirmé mardi soir qu'elle ne participerait pas à cette équipe. Une décision qui, au vu des propositions alléchantes faites par Manuel Valls, en a fait bondir plus d'un dans le parti écologiste.

978x489 LeLab - Selon Pascal Canfin, Cécile Duflot a décliné la place de numéro 2 du gouvernement

Duflot garde la main. Après 24 heures de réunions en tous genres, les écologistes ont officialisé la rupture mardi soir, preuve s'il en est que Cécile Duflot a toujours la main sur le parti en gagnant ainsi contre l'avis des parlementaires. Car ces derniers étaient venus défendre la participation des Verts au "gouvernement de combat" de Manuel Valls lors du bureau exécutif… sauf qu'ils n'ont pas le droit de vote dans cette instance dirigeante. A la sortie, les élus, qui pour certains aspiraient à devenir ministre, sont remontés. "Ravi que l'on écoute les parlementaires", ironise un député, tandis qu'un autre s'engouffre la mine déconfite dans une voiture.

"Du gâchis", pour les parlementaires écolos. Il faut dire que Manuel Valls avait fait aux Verts une proposition en or : un grand ministère de l'Ecologie, détenu par un écologiste, avec un calendrier pour la transition écologiste. "C'est du gâchis", peste un élu, "sans nous, les lobbies vont s'en donner à cœur joie". "C'est nous qui serions à la tête de l'Ecologie, de l'Energie et des Transports", regrette avec véhémence  au micro d'Europe 1, le député vert des Bouches du Rhône, François-Michel Lambert. "Tout ceci nous était proposé, cela fait 30 ans qu'on le demande, on l'a, et on dit non ! Donc je crois que ce sont plus des postures politiciennes voire de carrière de certains plutôt qu'une véritable volonté de prendre ses responsabilités", déplore-t-il.

978x489 LeLab - Barbara Pompili déplore la décision "personnelle" de Cécile Duflot et Pascal Canfin de ne pas participer au gouvernement de Manuel...

"Un coup porté à l'écologie". Barbara Pompili, coprésidente du groupe des députés EELV, a par ailleurs estimé mercredi que les écologistes avaient, en refusant d'entrer au gouvernement, fait "le pire" de deux "mauvais choix" . "On se lie les mains avant même d'avoir essayé" alors qu'il aurait fallu "vérifier" avant de "dire qu'on n'a pas les moyens d'agir". "Nos ministres ont décidé de manière un peu personnelle" de "poser un oukase sur Manuel Valls", a ajouté la députée écologiste.

Interrogée sur l'offre faite par le nouveau chef de gouvernement aux écologistes, elle a détaillé: "il nous proposait une réforme fiscale, une réforme sur les collectivités territoriales et sur la proportionnelle", il assurait d'un non-changement politique sur les gaz de schiste "et surtout il nous proposait de nous donner les clefs de la transition énergétique, ce que nous demandons depuis toujours" avec un ministère écologie-énergie. "C'est un mauvais coup porté à l'écologie et aux écologistes (...)Cette décision est incompréhensible", a également taclé l'autre coprésident du groupe EELV, François de Rugy.

Une fronde venue du Parlement ? Mais les parlementaires n'ont pas dit leur dernier mot et doivent encore se parler mercredi. Et un député le confie : "certains ne demanderont pas la permission pour passer outre la direction. La balle est dans le camp de Manuel Valls". Autant dire que les écologistes sont encore une fois en plein psychodrame.

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