La réplique d’Hortefeux à MAM

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Le ministre de l’Intérieur s’est plaint à l’Elysée de sa collègue, qui l’a critiqué dimanche sur Europe 1.

Décidément, le torchon brûle entre Brice Hortefeux et Michèle Alliot-Marie. Loin de calmer le jeu, le ministre de l’Intérieur, qui avait essuyé les critiques de la garde des Sceaux dimanche sur Europe 1, s’est plaint de sa collègue à l’Elysée. Selon les informations d’Europe 1, lors d’un coup de téléphone à Nicolas Sarkozy, il aurait pointé du doigt le manque de solidarité gouvernementale de sa collègue de la Justice.

Surtout, Brice Hortefeux aurait accusé Michèle Alliot-Marie de ne pas connaître ses dossiers, puisque le texte sur l’aggravation des sanctions pour les agressions sur des personnes âgées, fruit de la discorde, a été selon lui voté dès mercredi en commission des Lois. Ceci donc avant le meurtre vendredi d’un couple de retraités modestes dans l’Oise, qui avait entraîné l’intervention du ministre de l’Intérieur samedi soir sur TF1.

Lefebvre au soutien

Si Nicolas Sarkozy n’a pas encore fait connaitre son arbitrage, il semble que la balance penche du côté de Brice Hortefeux. Lundi, Frédéric Lefebvre, l’un des très proches du chef de l’Etat, a soutenu le ministre de l’Intérieur face à sa collègue. "Je précise que l’amendement en question a été accepté par Matignon à la suite d’une réunion interministérielle en présence de membres du cabinet de Michèle Alliot-Marie, a rappelé le porte-parole de l’UMP sur Europe 1. J’imagine qu’elle n’avait pas suivi dans le détail ce qui s’était passé sur un texte qui était présenté par Brice Hortefeux."

Et Frédéric Lefebvre de se lancer dans une explication de texte. "L’idée est simple. Vous avez des personnes plus vulnérables que les autres, et dans ces cas-là on aggrave les peines. Par exemple, on va jusqu’à 10 ans d’emprisonnement, alors que dans le code pénal c’était 5 ans, si c’est avec violence, a expliqué le porte-parole de l’UMP. Puis, à destination de Michèle Alliot-Marie : "Elle n’avait peut-être pas mesuré que les propos de Brice Hortefeux sur TF1, ne concernait pas une aggravation des peines quand il y avait meurtre, puisque là, évidemment, on ne peut pas aggraver."

Dimanche sur Europe 1, Michèle Alliot-Marie avait tancé Brice Hortefeux. "Ce n’est pas le ministre de l’Intérieur qui fait la loi", avait-elle lancé. "Dire que les personnes de plus de 70 ans sont toutes des personnes fragiles, je ne pense pas que ça corresponde réellement à la situation."