Cantonales : on va parler d'eux

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Hélène Favier , modifié à
Europe1.fr vous présente des candidats aux profils atypiques engagés dans la bataille des cantonales .

Les "juniors" candidats

Les juniors candidats

La moyenne d’âge des conseillers généraux avoisine les 60 ans. Matthias Bötsch, lui, en a 24 et sa suppléante, 23. Ils se présentent dans le canton de Rueil-Malmaison Nord. "Je suis militant depuis deux ans au Parti radical de gauche. Me présenter ? C’est une envie que j’avais. Et puis, notre parti avait également cette volonté de placer des jeunes dans les Hauts-de-Seine pour dynamiser la vie politique locale", explique, à Europe1.fr, le candidat PRG.

Sa campagne, Matthias Bötsch, la construit sur le web, via son site internet, rueilavenir.fr, "naturellement, le moyen de communication que les jeunes utilisent tous les jours", mais aussi sur les marchés. "C’est très formateur. Il faut trouver au fur et à mesures des réponses à toutes les questions et s’accrocher pour discuter avec les passants qui refusent dans un premier temps nos tracts".

Matthias Bötsch se souvient d’ailleurs d’avoir croisé, lors d’un tractage, Patrick Ollier, le ministre des Relations avec le Parlement. "Patrick Ollier était venu en renfort à Denis Gabriel, candidat de l'UMP aux cantonales. À son passage, je lui ai distribué mon tract et il m'a interpellé en me félicitant pour mon engagement, tout en regrettant que je ne rejoigne pas la majorité. Je lui ai gentiment répondu que nous n'avions pas les mêmes idées ni les mêmes projets. Il m’a alors demandé : "Non, mais sérieusement, qu'est-ce qui vous différencie vous, candidat du PRG, de moi, ministre du gouvernement ?" Un peu étonné, je lui ai répondu : "La jeunesse" "…

Candidate à pile ou face

Cantonales Une candidate à pile ou face

Face : c’est elle qui est candidate. Pile : c’est lui. Deux militants "Indépendants, démocrates, écologistes, européens et solidaires" (IDEES), Lucia D’Apote et Pierre Schweitzer ont décidé de tirer au sort lequel des deux serait candidat sur le canton de Strasbourg-2.

Le 21 février, ils ont donc arrêté une passante dans la rue, en face de la préfecture. Cette dernière a lancé une pièce de deux euros en l’air. Résultat : face, c’est donc Lucia D'Apote qui sera candidate. "Mais si je suis élue, je passerai le relais à Pierre à mi-mandat. Et nous travaillerons ensemble sur toute la durée du mandat", précise-t-elle.

Le binôme souhaite, par ce geste symbolique, dénoncer "l'hypocrisie" de la loi de 2007 qui a instauré des "tickets" homme-femme aux cantonales. "Dans 90% des cas les partis ne choisissent des femmes que comme suppléantes", a critiqué Pierre Schweitzer. Désigner directement Lucia D'Apote comme candidate titulaire n'aurait pas été, selon ce duo de quadragénaires, une solution satisfaisante, car ils préfèrent "éviter l'écueil de la discrimination positive". La part des femmes dans les conseils généraux en France est de 12,6%, chiffre qui tombe à moins de 7% en Alsace.

Le virage des extrêmes

Du NPA au FN

De l’extrême gauche à l’extrême droite. Ils s’appellent Vénussia Myrtil ou Fabien Engelmann. Particularité de leur parcours : ils ont milité au Nouveau parti anticapitaliste, le NPA, avant de devenir candidats pour le FN.

Fabien Engelmann, 31 ans, a déjà fait beaucoup parler de lui dans la presse, ces dernières semaines : responsable à la CGT, il a été suspendu par le syndicat en raison de sa candidature aux cantonales sous les couleurs frontistes, à Algrange, en Moselle. Lui, qui a milité à Lutte ouvrière puis au NPA, a expliqué avoir quitté le parti d'Olivier Besancenot après les élections régionales de 2010, "sidéré" que celui-ci ait présenté en région Paca une candidate portant le voile.

Vénussia Myrtil, elle, a 21 ans. Elle est étudiante en psycho et a d’abord rejoint les rangs des Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR), avant d’adhérer au NPA. Depuis qu’elle a rejoint le FN, elle est devenue une sorte d’emblème pour l’entourage de Marine Le Pen, qui la présente comme un symbole du renouveau du parti.

"Depuis l’arrivée de Marine Le Pen, ils mettent en musique ces cas exceptionnels de passage d’un extrême à l’autre par des gens désorientés", note, dans Le Figaro, Eric Coquerel, du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, soulignant que le FN sait se servir de ces nouvelles recrues pour se construire une nouvelle image.

>> DOSSIER SPECIAL - Les cantonales 2011