Quand Londres espionnait le G20

Réunion du G20 à Londres en septembre 2009, à l'époque des surveillances secrètes.
Réunion du G20 à Londres en septembre 2009, à l'époque des surveillances secrètes. © REUTERS
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Alcyone Wemaere, avec agences. , modifié à
Les services secrets britanniques ont surveillé les échanges des participants en 2009, selon l'ex-agent Snowden.

L'info. L'ancien agent de la CIA a encore frappé : la Grande-Bretagne aurait intercepté des conversations téléphoniques et espionné les ordinateurs de participants à deux réunions du G20 à Londres en 2009, rapporte le Guardian lundi. Ces révélations  tombent mal : le quotidien britannique a diffusé son article quelques heures seulement avant l'ouverture officielle en Irlande du Nord d'un sommet du G8, dont tous les pays appartiennent au G20.

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Des cybercafés "piégés". D'après Le Guardian, l'espionnage a consisté à intercepter des conversations téléphoniques de participants à des réunions du G20 à Londres en avril et en septembre 2009. Les services secrets britanniques ont aussi "piégé" des cybercafés pour pouvoir lire les courriels de certains délégués de pays du G20.

Qui a été surveillé ? Selon le quotidien britannique, une réunion des ministres des Finances du G20, au moins, a été surveillée. Les personnes espionnées sont donc, pour un certain nombre, ressortissantes de pays alliés de Londres. L'Afrique du Sud et la Turquie semblent avoir été particulièrement visées, écrit le Guardian.

L'aval de Gordon Brown ? Les documents confidentiels auxquels a eu accès le Guardian donneraient à penser que ces opérations de surveillance secrète ont été approuvées par des responsables du gouvernement travailliste alors dirigé par Gordon Brown. Le ministère britannique des Affaires étrangères a refusé de commenter cet article tandis qu'aucun responsable du Parti travailliste n'était joignable dans l'immédiat.      

Les services secrets directement briefés par la NSA ? C'est qu'affirme le quotidien britannique : la National Security Agency (NSA) aurait notamment conseillé les Britanniques sur des tentatives pour écouter un appel du président russe de l'époque, Dmitry Medvedev, à Moscou par satellite. Des révélations qui risquent de crisper encore un peu plus les relations entre Poutine et Obama, en plein bras de fer sur la Syrie.

La Turquie veut des explications. Ankara n'a pas tardé à réagir et convoqué l'ambassadeur de Grande-Bretagne au ministère turc des Affaires étrangères. Ce dernier étant absent, c'est un chargé d'affaires britanniques qui s'est rendu sur place pour s'expliquer sur des allégations d'espionnage au G20.