Nouvelle grève dans les crèches

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Après la journée d’action du 11 mars, de nombreuses crèches ont été fermées jeudi.

Les parents ont de nouveau trouvé portes closes à l’entrée de certaines crèches jeudi. De nombreuses établissements sont restées totalement ou partiellement fermées en raison d'une nouvelle grève des professionnels de la petite enfance qui ont défilé par milliers dans toute la France pour protester contre l'assouplissement des règles d'accueil.

"Pas de bébé à la consigne !"

Un collectif de professionnels rassemblant syndicats et associations baptisé "Pas de bébé à la consigne !" proteste depuis plus d'un an contre un décret qui doit être publié "prochainement" et qui nuit, selon eux, à la qualité de l'accueil des tout petits, ce que dément le gouvernement. Le texte permet d'augmenter ponctuellement les capacités d'accueil des crèches et de réduire le nombre de personnels diplômés (auxiliaire de puériculture, éducateur de jeunes enfants...) au profit de personnels moins qualifiés, comme les titulaires de CAP Petite enfance.

Le point ville par ville :

A Paris, une manifestation, partie vers 10 heures de Port-Royal (VIème), a rassemblé 10.000 personnes selon les organisateurs, 4.700 selon la police, soit autant de manifestants que lors de la dernière journée d'action le 11 mars. "Si on veut pouvoir prendre en charge l'enfant correctement, bien l'observer, il faut du personnel qualifié", estime Christelle Sys, auxiliaire de puériculture au Vésinet (Yvelines), qui défile en portant trois poupons en plastique sur son ventre.

A Marseille, sur les 60 crèches municipales, 55 étaient touchées par le mouvement tandis qu'une manifestation a réuni 200 à 300 personnes, portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "nos enfants ne sont pas des marchandises".

A Montpellier, 18 crèches sur 32 devaient être fermées tout ou partie de la journée.

A Strasbourg, sur les 28 établissements gérés par la ville, 23 devaient être fermés avec 80% d'employés en grève.

A Metz, 70 des 150 professionnels de la petite enfance étaient en grève.

A Rennes, la mairie comptait près de 50% de grévistes.

A Bordeaux, 57% des salariés se sont déclarés grévistes avec 27 établissements partiellement ou complètement fermés sur 30. Entre 800 et 1.000 personnes y ont manifesté.

A Grenoble, 69% du personnel dédié à la petite enfance était gréviste.

Pas de modification du décret

Malgré la mobilisation, la secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano, a répété jeudi matin qu'elle ne modifierait pas le décret, qui permettra d'augmenter ponctuellement les capacités d'accueil des crèches et de réduire le nombre de personnels diplômés au profit de personnels moins qualifiés, comme les titulaires de CAP Petite enfance. Ce texte permet, selon elle, de répondre à la pénurie de places de garde pour les enfants et de personnels qualifiés notamment "en optimisant les places disponibles" ponctuellement dans les crèches.

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