Davantage de pédophilie chez les prêtres

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Frédéric Lenoir, du Monde des religions, met en cause le célibat dans l'Eglise catholique.

C’est un fait, le nombre de scandales pédophiles "est plus important dans le catholicisme que dans n’importe quelle autre religion", lance Frédéric Lenoir, directeur de la rédaction du Monde des religions, sur Europe1. Alors que le responsable de l'Eglise catholique allemande, l'archevêque Robert Zollitsch, doit s'entretenir vendredi avec le pape des affaires d'abus sexuels qui éclaboussent son Eglise, le directeur de la rédaction du Monde des religions tente d’analyser ces phénomènes.

"Presque pas de pédophilie chez les protestants"

Selon le spécialiste des religions, il y a deux explications au fait que la religion catholique soit davantage touchée par ces scandales. "Premièrement, il y a le problème du célibat et du vœu de chasteté des prêtres, explique Frédéric Lenoir, il va falloir repenser le célibat". Une cause également évoquée par le cardinal-archevêque de Vienne, Christoph Schönborn, mercredi qui estime qu'il est "nécessaire" pour l'Eglise catholique de "s'interroger sur les raisons" des actes de pédophilie commis par des religieux, parmi lesquelles il cite, entre autres, le célibat.

"Il n’y a presque pas de cas de pédophilie chez les protestants", souligne Frédéric Lenoir :

Le spécialiste des religions avance, comme seconde explication à ces scandales, le fait que "la religion catholique est celle qui compte le plus d’institutions (pensionnats, écoles) avec des enfants, alors que cela existe peu dans d’autres religions".

"On en parle plus aujourd’hui"

Après l'Irlande, c'est l’église catholique allemande qui est au coeur du scandale. Elle fait l'objet depuis janvier d'une série d'accusations d'abus sexuels, notamment d'enfants dans des écoles et internats dans les années 1970 et 1980. Parmi les récentes révélations figurent des abus à l'encontre des petits chanteurs de la chorale de Ratisbonne, dirigée pendant une trentaine d'années par le frère du pape, Mgr Georg Ratzinger.

L'Eglise a promis de faire la lumière sur toutes les accusations. Un pas en avant pour les victimes qui sont désormais écoutées. "On en parle plus aujourd’hui, parque qu’au fond la parole des victimes peut être acceptée. Ce n’était pas le cas avant", souligne Frédéric Lenoir.

Alors que Jean-Paul II avait manifesté sa volonté de révéler ces scandales pour mieux les combattre, "il y a une ambiguïté chez Benoît XVI", animé par la "peur du scandale", même si l'actuel pape est "bien sûr contre la pédophilie". Le journaliste estime que ce dernier devrait "demander à tous les évêques de se faire partie civile contre les prêtres" dans ce genre d'affaires, soutenir les familles afin de ne pas se couper des fidèles.

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