Corse : "une dérive sicilienne"

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"Autrefois il y avait des règlements de compte dans le milieu, aujourd'hui on s'en prend à la société civile", a constaté amèrement l'avocat corse Marc Maroselli, jeudi sur Europe 1. Après l'assassinat d'un commerçant à Ajaccio, le 17ème sur l'île depuis le début de l'année, le bâtonnier a dit sa "colère et [sa] consternation".  "On sombre un peu plus chaque jour dans un abîme dont on pense qu'on ne pourra plus sortir. On est obligé de penser à une dérive sicilienne", a-t-il dit.

"Dans un endroit où il y a eu 17 morts depuis le début de l'année, on peut faire ce constat : oui, c'est une zone de non droit", ajouté Me Maroselli. "L'Etat a longtemps essayé de régler les affaires corses maladroitement. Mais j'ai l'impression que c’était tellement compliqué qu'on a dit 'on les laisse se débrouiller entre eux'. Je n'ai pas le sentiment que les moyens maximum soient mis en oeuvre pour arrêter ce massacre", a dénoncé l'avocat.

"C'est une zone de non droit" :

Pour Camille de Rocca Serra, député de la Corse du Sud, "la Corse va mal". "Il va falloir du temps pour qu'on revienne à des valeurs essentielles, humanistes, républicaines", a-t-il estimé sur Europe 1. "Nous sommes dans une dérive. Et nous attendons une réponse forte de l'Etat en Corse", a-t-il jugé.