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Anaïs Huet , modifié à
C'est fait ! Mardi, le pilote Bertrand Piccard a rempli sa mission : accomplir un tour du monde à bord de l'avion solaire Solar Impulse. Il a confié ses premières impressions sur Europe 1.
INTERVIEW

"Je me sens extrêmement heureux d’avoir réussi ce rêve que j’ai depuis si longtemps". Quelques heures après l'atterrissage de l'avion solaire Solar Impulse 2 à l'aéroport d'Abou Dhabi, bouclant ainsi un tour du monde entamé il y a seize mois, le pilote Bertrand Piccard a fait part de son émotion sur Europe 1.

"J'ai beaucoup douté". "J’ai un peu de peine à réaliser. Ça fait tellement longtemps que je me débats avec mon associé André Borschberg (second pilote de Solar Impulse, ndlr) et mon équipe dans des tas de difficultés... C’est un immense bonheur", a-t-il confié. Le tour du monde entrepris par Solar Impulse devait initialement durer cinq mois. En raison de problèmes techniques et météorologiques, seize mois seront finalement nécessaires. "J’ai beaucoup douté. Par contre, je n’ai jamais envisagé d’abandonner", assure le pilote suisse. "Si vous voulez réussir quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant, vous devez y mettre toute votre énergie, toute votre force et toute votre confiance".

Une équipe solide et soudée. Dans cette incroyable épopée technologique et écologique, Bertrand Piccard et André Borschberg ont pu compter sur leur équipe. "On a appris ensemble, grandi ensemble, évolué ensemble. C’est comme ça qu’on a réussi à trouver, à chaque fois, les solutions pour nous tirer des problèmes dans lesquels nous étions", se réjouit-il. Mais la plus grande satisfaction de Bertrand Piccard, c'est d'avoir réussi à prouver qu'il était possible de faire voler un avion sans carburant. "On a poussé les énergies renouvelables et les technologies propres dans leur application la plus folle. Jamais personne n’avait pensé que les énergies renouvelables pouvaient faire des choses aussi folles que ça. Ce n’est pas seulement une première dans le domaine de l’aviation, c’est une première dans le domaine de l’énergie", s'enthousiasme le Suisse. 

"Un moment magnifique". Dans ces 42.000 km de circonvolution, les souvenirs ne manquent pas. Dans le cœur de Bertrand Piccard, sa mythique traversée de l'Atlantique a longtemps été son meilleur moment à bord de l'avion solaire. Jusqu'à cette nuit. "Aujourd'hui, je peux dire que c’est le moment où je suis arrivé à la verticale de l’aéroport d’Abou Dhabi, que j’ai traversé à 1.500 mètres d’altitude la ligne qu'André avait franchi en décollant l’année dernière", raconte-t-il, la voix trahie par l'émotion. "J’étais encore en vol, l’avion n’avait pas encore atterri et le tour du monde était réussi. Ça, c’était un moment magnifique".