On a testé la Samsung Gear S3, une montre (qui aurait pu être) parfaite

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La Gear S3 offre un design décevant. © Samsung
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TEST - Si la Gear S3 propose d'excellentes caractéristiques techniques, son design décevant gâche le résultat.

Samsung a-t-il (enfin) trouvé la recette magique de la montre connectée ? Alors qu'Apple domine nettement le marché des montres connectées et a largement amélioré sa Watch pour sa deuxième version sortie en septembre, Samsung, lui, se classe second, selon les chiffres fournis par l'institut Gartner. Présentée à la fin du mois d'août lors du salon IFA de Berlin, la montre arrive en France fin novembre. Avec deux versions, une plus classique, l'autre plus imposante, Samsung espère enfin avoir les bons ingrédients.

Un écran d'excellente qualité

Samsung est ici sur un terrain qu'il maîtrise. Le spécialiste des dalles AMOLED intègre dans sa dernière montre un écran de 3,2 pouces d'une résolution de 360x360 pixels. Une fois allumée, la montre affiche des textes de bonne qualité sans qu'il soit possible de distinguer les pixels. Surtout, la technologie AMOLED favorise l'affichage sur fond noir. Les pixels des écrans utilisant cette technologie restent en effet éteints lorsqu'ils affichent du noir, ce qui permet un rendu parfait. La luminosité de la montre est, elle aussi, satisfaisante, y compris en extérieur.

Le processeur intégré par Samsung, une puce maison Exynos 7270, est largement suffisant pour assurer la navigation à l'intérieur des menus de la montre. Lors de notre test, nous n'avons rencontré aucun ralentissement ou bug particulier.

Une navigation fluide

Comme pour son précédemment modèle, Samsung a choisi d'intégrer son système d'exploitation maison Tizen, et non Android Wear de Google comme la plupart de ses concurrents. Dans l'absolu, un tel choix n'est nullement gênant. Après plusieurs années de développement et de tests et deux trois versions de sa montre, Tizen est un système abouti. A l'intérieur des menus, la navigation est simple et presque totalement intuitive. Surtout, la roue entourant le cadran utilisée pour une part importante des actions est pratique. Cette dernière permet en effet d'utiliser la montre sans se poser de questions, sans laisser de traces de doigts sur l'écran ou encore de devoir retirer ses gants.

S3 2

Pour cette troisième version, Samsung a aussi offert à sa montre un capteur GPS. Un ajout utile à même de séduire les sportifs désireux d'aller courir sans leur smartphone. La résistance à l'eau - à ne pas confondre avec l'étanchéité - est aussi ajoutée avec la possibilité d'immerger la Gear durant 30 minutes à 1 mètre de profondeur.

Le bilan se ternit quelque peu lorsqu'il s'agit de lancer des applications. D'abord, la roue ne permet pas - sauf réglage particulier complexe - de lancer une application. Il est en effet nécessaire de le faire au doigt sur l'écran. Deuxièmement, Tizen étant un système d'exploitation propriétaire, les développeurs devront adapter leurs applications spécialement pour les Gear. Et si l'entreprise coréenne a poussé les grandes entreprises (Twitter, Facebook...) à proposer leurs services sur son magasin d'application, d'autres manquent à l'appel. Impossible par exemple de trouver les applications des compagnies aériennes, des grands médias français ou encore de certains réseaux sociaux.

Ce point clé pour les montres connectées reste encore l'un des gros défauts de Samsung. Car si Apple a déjà réussi à convaincre la majorité des développeurs d'adapter leurs applications pour sa montre et que Google est en passe de faire de même pour Android Wear, les développeurs pourraient ne pas adapter leurs logiciels à un troisième écosystème, qui plus est minoritaire. 

Une autonomie de géant

C'est sans aucun doute la bonne surprise de la Gear S3 : son autonomie. En août, Samsung annonçait la possibilité de tenir quatre jours à l'écart de son chargeur quand ses concurrents demandent une charge par jour. Et la Gear S3 tient (presque) ses promesses. Nous avons réussi à tenir trois jours et demi sans recharger la montre, un record sur l'intégralité des montres que nous ayons testées. La batterie de 380mAh restera donc comme l'excellente surprise de ce produit.

Un design très... décevant

S3

Mais, n'y allons pas par quatre chemins, la Gear S3 est imposante et ne s'adapte pas à tous les poignets. Sur les plus fins, elle ferait presque tache. Samsung a en effet opté pour un écran légèrement plus grand que sur le précédent modèle (1,3 pouce contre 1,2), et cela se retrouve dans les dimensions. La montre - au cadran rond - mesure 46mm de hauteur et 49 de largeur. Son poids, 57 grammes, est aussi un handicap. A titre de comparaison, l'Apple Watch Series 2 pèse 34,2 grammes dans son grand modèle et mesure 42,5mm de hauteur et 36,4mm de largeur. Surtout, une seule taille est disponible, un vrai regret. Difficile en effet d'imaginer une montre à taille unique correspondre à un large public. Apple, mais aussi Motorola, l'ont d'ailleurs bien compris et proposent deux tailles pour leurs montres.

Passé ces considérations purement factuelles, mais essentielles pour une montre, le design de la montre a évolué. Comme sur le précédent modèle, Samsung a opté pour un écran rond, un choix appréciable. Mais, de manière générale, la Gear S3 apparaît moins "cheap" que son aînée. Samsung a en effet choisi d'intégrer un cadran en acier inoxydable brossé réussi et a soigné les finitions. La roue de sélection désormais crantée, est aussi plus agréable au toucher, tout comme les deux boutons placés à droite de l'appareil et dont la surface est désormais rugueuse.

Sur la version que nous avons testée - la Gear S3 Frontier, modèle plus "sport" - le bracelet fourni avec la montre est en caoutchouc. S'il n'est pas particulièrement réussi, le fait qu'il soit livré en deux tailles (110 et 130 mm). En revanche, la difficulté avec laquelle le bracelet s'insère dans les deux fermoirs peut être gênante. Mais, l'attache étant de dimensions standard, il sera possible de lui adjoindre la majorité des bracelets du marché.

Verdict. La Gear S3 est un étonnant mélange entre une réalisation technique parfaite et un design décevant. Mais, une montre restant avant tout un objet de luxe, difficile d'ignorer ce dernier point qui est pour nous irrémédiable. Enfin, le prix élevé de la montre, 399 euros, soit plus que les autres montres Android du marché et à peine quelques euros de moins que l'Apple Watch pause question. Il est probablement un peu trop élevé pour ce marché.