Quand une application de fitness dévoile l'emplacement de sites militaires américains

Au Proche-Orient, des zones d'activité ressortent comme des "phares dans la nuit".
Au Proche-Orient, des zones d'activité ressortent comme des "phares dans la nuit". © Capture d'écran Strava Labs
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avec AFP
La carte issue de l'application Strava dévoile les itinéraires autour de bases américaines, qui pourraient aider des groupes souhaitant les attaquer.

Une application de fitness et son système de géolocalisation permettent la diffusion publique de la position de soldats américains et leurs alliés, une donnée sensible notamment en Afghanistan, en Irak et en Syrie, comme l'a révélé un chercheur sur Twitter.

Les itinéraires utilisés par les soldats dévoilés. Si la position de certaines bases est connue de groupes susceptibles de les attaquer, la carte créée par le système de géolocalisation de l'application développée par Strava Labs dévoile des itinéraires empruntés à proximité des bases, qui peuvent être utilisés pour prévoir des attaques.

 

Une base française également concernée. Cette carte montre les déplacements des utilisateurs de l'application autour du monde, et indique également l'intensité desdits déplacements sur un parcours donné, formant une "visualisation en direct du réseau mondial des athlètes de Strava", selon les développeurs de l'outil. La base française de Madama, dans le Nord du Niger, est par ailleurs identifiable.

"Vrais phares dans la nuit". Aux Etats-Unis ou dans l'ouest de l'Europe, la plus grande partie du pays est coloré et ne permet pas vraiment d'identifier un parcours. Mais dans certains pays, des itinéraires ressortent nettement. La carte de l'Irak est majoritairement sombre, signe d'une faible utilisation de l'application Strava, mais plusieurs bases militaires bien connues où sont stationnées les forces américaines et leurs alliés apparaissent en contraste. "En Syrie, les bases de la coalition (des Etats-Unis) sont de vrais phares dans la nuit. Quelques points lumineux au dessus de positions russes connues, pas de signes notables pour les bases iraniennes", décrit Schneider sur son compte Twitter.