Publications scientifiques : Axelle Lemaire déplore "un faux débat"

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Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat au Numérique. © AFP
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Grégoire Martinez , modifié à
LOI NUMÉRIQUE - Interrogée par Europe 1, Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au Numérique, oppose une fin de non-recevoir aux arguments des éditeurs scientifiques qui s’insurgent contre le libre accès aux publications scientifiques.
INTERVIEW

Axelle Lemaire présentera à partir de mardi son texte pour une "République Numérique" à l'Assemblée Nationale. Lundi matin, les éditeurs de publications scientifiques, concernés par l'une des mesures du texte, ont décidé de taper du poing sur la table. Interrogée par Europe 1, Axelle Lemaire a réaffirmé sa position et défendu "les chercheurs qui, eux, revendiquent l’open access".

Les éditeurs en colère. L'article en question doit permettre de rendre accessibles gratuitement en ligne les publications des recherches scientifiques financées principalement sur fonds publics. Dans un communiqué, les éditeurs dénoncent un projet "fossoyeur de la recherche scientifique" qui va "sacrifier" la recherche française. Ils demandent donc à la secrétaire d'Etat au Numérique de retirer l'article en question. Une fin de non-recevoir leur a été adressée par Axelle Lemaire lundi soir.

"Un faux débat". La secrétaire d'Etat déplore "une prise de position très polémique". "On est dans un faux débat qui ne défend en aucun cas les véritables concernés, les chercheurs qui, eux, demandent à recouvrer une certaine liberté de diffuser plus largement leurs recherches, avance-t-elle avant de poursuivre "ces délais de publications ont été adoptés dans un très grand nombre de pays européens. Il y a bien un moment où ils (les éditeurs) doivent accepter l’idée que le tout papier est terminé".

Faire "rayonner" la recherche. Si le syndicat des éditeurs avance la mort de la recherche française, Axelle Lemaire y voit au contraire un moyen de la faire "rayonner". La mise en place de "l'open access" dans d'autres pays a en effet "permis à la recherche nationale de rayonner au niveau international et de la rendre accessible à d’autres personnes que les seuls abonnés de leurs revues spécialisées".

"Une mesure de bon sens". Axelle Lemaire rappelle qu'"on parle de recherches publiques ou majoritairement financées par l’Etat et donc payées par le contribuable français". Cela revient à dire que "l’Etat finance les recherches et doit, par la suite, financer les abonnements aux revues. Il s‘agit d’une mesure de bon sens" qui correspond à la réalité actuelle. "Sur ce sujet en particulier, les arguments des éditeurs sont complètement contrecarrés par ceux des chercheurs" conclut Axelle Lemaire.