On a testé le MacBook Pro avec Touch Bar, l’ordinateur de demain

Le MacBook pro avec Touch Bar sera disponible cette semaine.
Le MacBook pro avec Touch Bar sera disponible cette semaine. © GM/Europe 1
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Touch Bar, Touch ID, écran, clavier, connecteurs USB-C, autonomie… Europe 1 a testé le nouveau MacBook Pro d’Apple.

Depuis son annonce, le MacBook Pro fait couler beaucoup d’encre… Connecteurs USB-C, Touch Bar, les innovations présentées par Apple font débat. La Touch Bar est-elle un gimmick ou une véritable révolution technologique ? Pour le savoir nous avons testé durant plusieurs jours le MacBook Pro qui l’intègre. Verdict !

Beau, tout simplement

N’y allons pas par quatre chemins, le MacBook Pro 2016 est beau, tout simplement. Plus fin que son prédécesseur (1,49cm d’épaisseur contre 1,8 sur le modèle précédent), mais aussi plus compact, le modèle 13 pouces - que nous avons testé plus longuement - est par exemple moins large et moins long. Même constat sur la balance, le MacBook Pro 13 pouces avec Touch Bar affiche 1,37 kilo contre 1,58 précédemment.

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Outre ces informations purement dimensionnelles, le reste de la machine est tout aussi satisfaisant. La disparition de la pomme lumineuse à l’arrière de l’écran, remplacée par une pomme « miroir », qui a fait couler beaucoup d’encre, n’y change rien. Cette dernière s’intègre en effet particulièrement bien dans l’appareil quel que soit son coloris. Car, si les MacBook Pro précédents n’étaient disponibles qu’en "argent", Apple ajoute à sa gamme 2016, un nouveau coloris, venu du MacBook, et présent sur les iPhone jusqu’au 6s, le gris sidéral. Ce gris foncé, particulièrement réussi, ferait presque oublier l’argent existant depuis toujours.

Un confort d’utilisation au rendez-vous

Une fois ouvert et avant même d’allumer le Mac, ce n’est pas la Touch Bar qui attire l’œil mais le trackpad. Sa taille a doublé par rapport au précédent modèle. Objectif annoncé par Apple : permettre à ses utilisateurs de disposer de plus d’espace pour réaliser les gestes nécessitant plusieurs doigts et permettant, par exemple, de naviguer entre les fenêtres et d’accéder au launchpad (la page regroupant l’intégralité des applications présentes sur l’ordinateur). Dans la pratique, force est de constater que le pari est réussi et que l’usage est nettement plus aisé que sur les générations précédentes. 

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Le clavier, lui aussi, a changé. Apple a repris une technologie introduite sur le MacBook en 2015, le clavier papillon. Une différence qui peut se remarquer par le très faible dépassement des touches de l’armature de la machine. Et si les premières minutes à taper sur ce clavier sont déroutantes en raison du faible enfoncement des caractères, ce dernier s’avère particulièrement agréable à utiliser. Ce test, que nous avons rédigé sur le clavier du MacBook, permet de se rendre compte des qualités du clavier, et notamment du faible bruit provoqué par la saisie, mais aussi de son confort propre.

Une Touch Bar prometteuse, mais encore imparfaite

A défaut d’écran tactile, c’est la Touch Bar qui apporte le tactile sur le Mac. Cette barre qui se place au-dessus du clavier, en remplacement des touches de fonctions F1 à F12, a été pensée pour afficher des boutons plus adaptés à chaque application que les simples raccourcis habituels.

MacBook Pro touch bar 1280

Mais, avant d’en venir aux usages de la Touch Bar, un rapide point sur son écran s’impose. C’est une dalle rétina multi-touch d’une résolution de 2.170 par 60 pixels qui s’allume dès le démarrage de l’ordinateur et affiche des couleurs d’une étonnante luminosité et qualité. Pour autant, la Touch Bar sait rester discrète et ne perturbe pas l’attention. Un vrai point positif.

Cette barre qui "peut encore afficher des touches de fonctions, fait beaucoup plus, simplement grâce au toucher du doigt", explique Apple. Dans la pratique, lors de l’ouverture d’une session, celle-ci affiche - par défaut - à droite de l’écran, quatre boutons. Il est alors possible d’accéder à Siri, de couper le volume, de le moduler ou encore d’ajouter la luminosité. Une flèche permet ensuite d’accéder au reste des fonctionnalités sur feu la barre de fonctions. L’accès à l’intégralité des fonctions demande donc deux clics contre un seul précédemment, mais cela ne s’avère pas gênant à l’usage. D’autant que - nous y reviendrons -, il est possible de personnaliser les quatre raccourcis affichés en permanence. Quelle que soit l’application utilisée, ces quatre boutons restent en effet présents, tout comme la flèche permettant d’accéder à l’intégralité des options.


Prise en main du MacBook Pro avec Touch Barpar Europe1fr

C’est cependant dans les applications que cette barre tactile prend tout son sens. A l’heure actuelle et à quelques jours de la sortie du MacBook Pro en Europe, une trentaine d’applications sont compatibles, dont une vingtaine développées par Apple. Mais, l’intérêt de la Touch Bar n’est pas égal dans chaque programme… Dans Mail, Calendrier, Messages ou encore Final Cut Pro et Pixelmator les usages proposés sont particulièrement intéressants.

Dans Mail, la barre permet par exemple de gagner du temps pour créer un message, insérer des emojis ou encore envoyer le message. Dans Calendrier, le défilement entre les jours, les semaines et les mois est tout aussi efficace. Dans Final Cut Pro, le logiciel de montage vidéo d’Apple la possibilité de pouvoir avancer ou revenir en arrière dans le montage lors d’une prévisualisation en plein écran est particulièrement utile. Difficile, en revanche, de mesurer l’intérêt des fonctions affichées durant le montage (coupe, retour en arrière…). Lors de notre utilisation, nous avons en effet utilisé, probablement par réflexe, les raccourcis clavier.

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De manière générale, la Touch Bar nécessite une adaptation. Comme toute nouvelle façon d’interagir avec une machine, elle demande à son utilisateur de prendre des réflexes. Mais dans les applications que nous venons de citer cela se fait rapidement et rend véritablement service.

Certaines applications sont en revanche moins convaincantes. Dans Pages notamment, les fonctions proposées sont un peu trop nombreuses. Possibilité de modifier la couleur, de passer le texte en gras/italique/souligné, changement de style de texte, modification de l’alignement ou encore insertion de puces et même proposition de mots lors de la frappe, les sous-menus sont trop nombreux. Surtout, le gain de temps avec l’utilisation de ses raccourcis ne semble pas évident. Lors de la saisie d’un texte, les yeux sont en effet - normalement - orientés vers l’écran et non le clavier et il est donc tout aussi rapide d’utiliser la souris pour passer le texte en gras ou en changer la couleur.

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Autre avantage, la possibilité de personnaliser les raccourcis affichés sur la Touch Bar. Pour chaque application, l’utilisateur peut en effet modifier les fonctionnalités présentes afin de l’adapter au mieux à son usage.

Apple a donc trouvé la bonne utilisation dans certaines applications, mais pas encore partout. Rien d’étonnant pour la première intégration d’une nouvelle interface. D’autant que les évolutions devraient être rapides, une simple mise à jour d’application suffisant à modifier les raccourcis proposés. Enfin, il sera aussi nécessaire d’attendre l’intégration de la Touch Bar dans d’autres logiciels d’éditeurs tiers. Adobe et Microsoft ont par exemple annoncé une prise en charge de la barre tactile respectivement pour Photoshop et la suite Office d’ici la fin de l’année.

Touch ID, l’autre atout majeur

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A la droite de la Touch Bar se place un discret bouton carré. Ce dernier intègre un capteur d’empreintes digitales TouchID, la même technologie que sur les iPhone et iPad. Et l’usage est évident. En premier lieu, permettre à chaque utilisateur de se connecter à sa session sans avoir à saisir son mot de passe. Un vrai gain de temps. Autre possibilité, valider un achat sur la Mac App Store ou dans iTunes.

Enfin, avec l’arrivée d’Apple Pay sur macOS, il est aussi possible de valider une transaction grâce à son empreinte digitale. Au total, le capteur peut enregistrer trois doigts, moins que sur l’iPhone, mais cela reste largement suffisant.

L’USB-C omniprésent

Ne cherchez pas le connecteur HDMI, oui le port MagSafe a disparu et non il n’y a plus de lecteur de cartes SD. Seule rescapée de ce grand ménage, la prise jack. Pour le reste, le MacBook Pro intègre quatre connecteurs USB-C, la nouvelle norme de l’USB. Problème, l’USB-C n’est nullement compatible avec les anciennes générations. Autrement dit, un adaptateur sera nécessaire pour connecter la quasi-totalité des accessoires que vous possédez (disque dur externe, clé USB, vidéo-projecteur, écran externe…).

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Et si la présence de ces seuls et uniques ports fait largement, elle n’est pas forcément gênante. Durant notre test, le port USB et le lecteur de cartes SD sont les seuls à nous avoir fait défaut. Impossible en effet de brancher une clé USB sur l’ordinateur sans un adaptateur (9 euros). Même constat avec une carte SD qui nécessitera un lecteur plus coûteux (41 euros pour le modèle SanDisk vendu par Apple). Mais d'ici quelques mois, l'USb-C sera amené à se généraliser et les périphériques deviendront donc compatibles sans aucun problème.

Des performances au niveau

Notre modèle de test, une version de 13 pouces embarquant un processeur Intel Core i5 cadencé à 2,9GHz et un disque SSD de 512Go, a été sollicité pour différents usages. Montage vidéo sur Final Cut Pro, retouche photo sur Pixelmator, mais aussi transfert de données vers un disque dur externe et usage traditionnel (mail, bureautique, Internet)… Nous n’avons jamais réussi à prendre l’ordinateur en défaut.

batterie

Enfin, difficile de ne pas dire un mot de l’écran et de l’autonomie. La dalle de 13 pouces affiche en effet des couleurs d’excellente qualité, offre un niveau de luminosité plus que satisfaisant et un taux de contraste bien dosé. Côté autonomie, Apple annonce dix heures d’autonomie. De notre côté, nous n’avons pas réussi à monter au-delà de 9 heures sur une charge (malgré les 11 heures promises par l'indicateur), mais cela reste bien supérieur à la plupart des ordinateurs du marché. Et la recharge est rapide, une charge complète s’effectuant en 2h30 environ.

Le MacBook Pro avec Touch Bar est commercialisé à partir de 1.999 euros dans sa version 13 pouces et 2.699 euros pour le modèle 15 pouces.