Le Parti républicain écarté des contenus populaires sur Facebook

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avec AFP
Facebook écarterait de ses "trendings topics" (contenus populaires) les sujets liés aux conservateurs américains populaires, ou issus de médias conservateurs.

Le célèbre réseau social fait-il de la censure ? Facebook est accusé par d'anciens prestataires de manipuler les sujets présentés comme des tendances sur son site, écartant notamment plusieurs thématiques liées aux conservateurs américains, ce que réfute le réseau social. Facebook a toujours affirmé que les sujets "populaires" sont déterminés par un algorithme. Mais selon ces anciens prestataires, la section fonctionne en réalité comme une rédaction qui opère des choix éditoriaux marqués.

"Le site censure les informations". Les témoignages publiés par le site d'information Gizmodo, spécialisé dans la technologie, ont déclenché une vive polémique. Le New York Post lui a même dédié sa Une mardi: "Vous ne lirez pas ça sur Facebook. Le site censure les informations."

Des personnalités conservatrices, telles que les républicains Mitt Romney (candidat en 2012), Ted Cruz et Scott Walker (candidats à l'investiture républicaine en 2016), ou l'éditorialiste radio Glenn Beck, lui aussi conservateur, ont été volontairement écartés de la liste alors que leur nom faisait surface sur Facebook, selon ces témoignages.

Un traitement éditorialisé. Les jeunes journalistes présents s'attachaient également à ne pas utiliser de sites réputés conservateurs comme source et n'intégraient un sujet aux tendances que s'il avait été traité par des médias considérés comme plus neutres. Ce traitement éditorialisé n'était pas le résultat d'instructions données par l'encadrement, assurent tous les témoins cités.

En revanche, des consignes ont bel et bien été données, selon les prestataires interrogés par Gizmodo, pour que des sujets qui ne suscitaient pas d'activité suffisante soient pourtant intégrés aux tendances. Il s'agissait principalement de nouvelles traitées par les médias de référence, concernant la Syrie ou les attentats de Charlie Hebdo. Les anciens prestataires indiquent que l'évolution de l'algorithme, de mi-2014 à fin 2015, a eu pour effet de réduire sensiblement les interventions forcées durant leur passage.