Fake news, Russie, Cambridge Analytica... : Facebook au cœur des scandales

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Facebook est mis en cause dans plusieurs affaires © EMMANUEL DUNAND / AFP
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Le réseau social doit faire face à de multiples accusations depuis l'élection de Donald Trump et tente, comme il peut, d'y répondre au fur et à mesure.

Les affaires s'accumulent... Depuis un an et demi que Donald Trump a été élu président des Etats-Unis, Facebook doit faire face à de nombreuses mises en cause et à plusieurs enquêtes. Un nouveau cap a été franchi lundi avec l'affaire Cambridge Analytica, du nom de cette société britannique accusée d'avoir récupéré illégalement les données personnelles de 50 millions d'électeurs américains pour leur afficher, ensuite, des messages ciblés. Europe 1 fait le point sur toutes les affaires que Facebook a dû gérer ou doit gérer depuis quelques mois.

  • La diffusion de fausses informations

Le problème : C'est le premier dossier qui est arrivé sur le bureau de Mark Zuckerberg. Immédiatement après l'élection de Donald Trump, plusieurs voix, notamment au sein des équipes du réseau social, se sont élevées pour dénoncer le rôle qu'aurait joué la plateforme dans l'élection du candidat républicain. Au départ nié par Mark Zuckerberg, le rôle de Facebook dans la diffusion de fausses informations s'est finalement précisé. L'algorithme du fil d'actualité - qui était programmé pour mettre en avant les contenus qui font le plus réagir les utilisateurs - favorisait logiquement les fausses informations, réputées pour susciter de vives réactions.

La réponse de Facebook : Le réseau social a modifié en profondeur son algorithme au début du mois de janvier. Il favorise désormais nettement les contenus publiés par les utilisateurs, au détriment de ceux publiés par des médias. Seuls les médias locaux sont encore priorisés. "Nous faisons une série de mise à jour pour afficher une information de meilleure qualité et des informations fiables", écrivait Mark Zuckerberg en janvier dernier pour justifier ces choix.

  • L'achat de publicités par les Russes

Le problème : L'Internet Research Agency, l'organe de propagande en ligne présumé du Kremlin, a acheté des espaces publicitaires sur Facebook durant la campagne présidentielle américaine avec pour objectif de favoriser l'élection de Donald Trump. Facebook n'est cependant pas le seul réseau social concerné. Twitter a également été utilisé par la Russie. Au total, rien que sur Facebook, 29 millions de personnes auraient été directement destinataires de ces publications. Avec les rediffusions, 126 millions d'utilisateurs auraient même été touchés.

La réponse de Facebook : L’identité des annonceurs diffusant des publicités politiques sera désormais mieux vérifiée. Mi-février, Katie Harbath, directrice des programmes politiques de Facebook, a annoncé que des courriers postaux seraient désormais envoyés aux créateurs de ces publicités afin de leur permettre de confirmer leur identité. Toutefois, seules les publicités mentionnant clairement des candidats sont concernées. Les annonces dites "contextuelles" échapperont à ce contrôle.

  • L'interdiction d'un groupe d'extrême droite aux deux millions d'utilisateurs

Le problème : L'organisation anglaise d'extrême droite "Britain First" disposait d'une page très suivie sur le réseau social avec plus de deux millions d'abonnés. Bien qu'il ne dispose d'aucun réel crédit politique, Facebook était une de ses principales sources de "communication". Des messages prônant "l'invasion" des mosquées du Royaume-Uni ou revendiquant l'organisation comme "islamophobe et fier de l'être" y étaient régulièrement postés. Une des vidéos réalisée par le groupe, également publiée sur Twitter, avait été retweetée par le président Donald Trump.

La réponse de Facebook : Après de nombreux signalements, les équipes de modération ont finalement banni le groupe du réseau social le 14 mars. Dans un message publié sur son blog, Facebook explique que "les contenus postés sur les pages 'Britain First' et de ses leaders Paul Golding et Jayda Fransen ont violé les standards de la communauté à plusieurs reprises", expliquait l'entreprise de Mark Zuckerberg indiquant avoir averti à plusieurs reprises les administrateurs de la page avant de la supprimer. 

  • Cambridge Analytica et les données personnelles

Le problème : C'est le dernier scandale en date, mais probablement aussi le plus important. L'entreprise britannique Cambridge Analytica est accusée d'avoir récoltée les données personnelles de 50 millions d'électeurs américains pour leur afficher, ensuite, des messages ciblés et donc plus efficaces. Cambrdige Analytica a travaillé avec les équipes de campagne de Donald Trump pour l'élection présidentielle de 2016. Le réseau social, lui, est accusé d'avoir été au courant dès 2015 et de ne pas avoir réagi correctement en demandant simplement à Cambridge Analytica de supprimer les données, sans vérifier par la suite que la suppression était effective et sans prévenir ses utilisateurs.

La réponse de Facebook : Dans plusieurs communiqués diffusés depuis lundi, le réseau social s'est dit "scandalisé d'avoir été trompée" par l'utilisation des données de ses utilisateurs par Cambridge Analytica et dit "comprendre la gravité du problème". "Si les faits rapportés sont avérés, c’est un détournement grave de nos règles. Toutes les parties impliquées - SCL Group, Cambridge Analytica mais aussi Christopher Wylie (qui a lancé l'alerte, ndlr) et Aleksandr Kogan - nous ont certifié que les données avaient été détruites. Nous prendrons les mesures nécessaires pour que ces données soient effectivement détruites une bonne fois pour toutes et nous agirons également contre tous les protagonistes qui n’étaient pas en règle", a complété Paul Grewal, vice-président et avocat général de l’entreprise, dans une déclaration transmise à Europe 1.