Ces start-up qui veulent révolutionner la banque

Plusieurs start-up se sont lancées dans la banque.
Plusieurs start-up se sont lancées dans la banque. © N26
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En pariant sur le mobile et les prix bas, les start-up sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans la banque.

Elles s'appellent N26, Monzo ou Atom. Toutes sont des banques d'un nouveau genre. Bien loin des grands leaders du secteur, ces start-up misent sur le mobile pour se tailler une place au soleil. Et avec leur politique tarifaire agressive et leur facilité d'usage, elles ont de quoi faire peur aux plus grands. Mercredi et jeudi, elles sont réunies avec tous les acteurs de la Fintech (les start-up de la finance) à Paris pour une grande conférence, le Paris Fintech Forum. Europe 1 est allé à leur rencontre.

De nombreuses start-up en course

La plus ancienne, mais aussi la mieux installée de ces banques nouvelle génération est sans aucun doute l'allemande N26. Anciennement baptisée Number 26, elle a d'abord opéré sans bénéficier du statut de banque, grâce à un partenariat. Cela l’empêchait cependant d’aller plus loin que la gestion d’un compte courant. Depuis l'été 2016, elle a obtenu une licence délivrée par la Banque centrale européenne pour devenir une banque à part entière, preuve de ses grandes ambitions. Monzo, une start-up britannique, et Atom, britannique également, ont fait de même et obtenu à l'été une licence pour devenir de véritables banques.

Si les start-up sont si nombreuses à se lancer dans le domaine, c’est qu’il est très prometteur. Toutes sont parties du même constat : les offres des banques traditionnelles sont trop complexes, généralement coûteuses et n'ont pas su prendre le virage du numérique. "​Il y a des banques traditionnelles qui se mettent au numérique, mais avec leurs infrastructures technologiques datant d'il y a 20 ans c’est très difficile pour elles de se mettre à jour. Et ce sont de grandes entreprises, c'est donc long et compliqué de faire cette mutation. Nous, nous sommes une start-up, c'est plus flexible", analyse Valentin Stalf, fondateur et CEO de N26.

Résultat, le mobile et la simplicité sont devenus le premier argument de ces start-up pour séduire les consommateurs. "Nous sommes la première banque britannique pensée exclusivement pour le mobile", annonce fièrement Atom. "Ouvrez un compte en huit minutes", promet de son côté N26 sur son site Internet. 

Et les premiers résultats sont plutôt positifs. A l'occasion du Fintech Forum, N26 a annoncé avoir franchi le cap des 30.000 clients en France en moins de six mois et en gagner 2.000 supplémentaires chaque semaine. Nées start-up, toutes ces entreprises espèrent devenir dans les années à venir des acteurs incontournables.

Miser sur l'innovation pour convaincre

Pas question pour autant de devenir la nouvelle "grande banque". Ces start-up veulent garder leur flexibilité et leur capacité d'innovation. "​On ne veut vraiment pas devenir un acteur géant comme le groupe Banque Populaire - Caisse d'Epargne (BPCE). On veut rester sur notre objectif qui est de créer une solution pour les finances sur mobile. En revanche, devenir l'équivalent du groupe BPCE pour la prochaine génération serait quelque chose de bien".

Face à cette déferlante, les banques traditionnelles tentent de se mettre à la page. Toutes observent avec attention les innovations des jeunes pousses du secteur. On retrouve des représentants de tous les établissements français dans les allées du salon. Plusieurs start-up proposant des solutions de gestion de compte sur mobile confirment aussi être en négociation pour intégrer l'offre de ces banques.

A défaut de pouvoir rivaliser dans l'immédiat, elles testent donc de nouveaux services. Le groupe BPCE propose par exemple à ses clients d'utiliser Apple Pay, la technologie de paiement mobile présente sur les iPhone et Apple Watch. Une initiative qui va dans le bon sens pour le fondateur de N26, mais qui ne règle pas le problème de départ, celui de la banque, en se contentant de faciliter le paiement.

Ce succès aiguise aussi l'appétit de grands acteurs pas obligatoirement attendu dans le domaine. L'opérateur Orange prépare par exemple le lancement (imminent) d'Orange Bank. Issue du rachat de Groupama Bank, cette nouvelle entité misera aussi sur le mobile et les prix bas, tout en s'appuyant sur le réseau de boutiques de l'opérateur. Elle ambitionne même de devenir "le Free de la banque", s'amusait Stéphane Richard, le PDG d'Orange début 2016. Mais, pas de quoi inquiéter ces start-up : "​Orange est une belle entreprise et une belle marque, mais le problème n'est pas l'idée, c'est sa réalisation. Regardons l'application d'Orange quand elle sortira et comparons", lance-t-il en guise de défi.