Volley : le tournoi de qualification olympique, un rendez-vous à ne pas manquer

Earvin Ngapeth (1280x640) Tasso MARCELO/AFP
Earvin Ngapeth, ici lors de la Ligue mondiale 2015, sera l'un des principaux atouts des Bleus. © Tasso MARCELO/AFP
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avec le service des sports d'Europe 1 , modifié à
HAUT DU FILET - Les Bleus vont tenter de décrocher leur qualification pour les Jeux de Rio lors de ce tournoi disputé à Berlin, en Allemagne.

L'équipe de France de volley, qui a remporté l'an dernier la Ligue mondiale et le championnat d'Europe, n'en a pas pour autant décroché son billet pour les Jeux olympiques de Rio. En effet, seules les deux premières équipes de la Coupe du monde disputée en septembre dernier, et à laquelle la France, pas assez bien placée au classement européen, n'a pas participé, pouvaient y prétendre. De fait, l'année civile à peine entamée, l'équipe du sélectionneur Laurent Tillie est obligée de ressortir le bleu de chauffe à Berlin lors d'un tournoi de qualification olympique (TQO) européen. Europe 1 vous détaille pourquoi ce rendez-vous est immanquable, non seulement pour les Bleus bien sûr, mais également pour nous autres (télé)spectateurs.

Une équipe de France au top. Les Bleus du handball ne sont pas les seuls à avoir régné sur leur monde l'an dernier. Ceux du volley ont en effet remporté la Ligue mondiale, la compétition annuelle de référence. Mieux, quelques mois plus tard, ils ont enchaîné avec la conquête du championnat d'Europe. A tel point que, comme sa consœur du hand, l'équipe de France de volley est devenue l'équipe à battre.

"Cette équipe de France, je pense qu'effectivement, elle commence à faire peur", concède l'ancien international Frantz Granvorka au micro d'Europe 1. "Les adversaires de la France sont obligés de s'y reprendre à plusieurs fois avant de marquer un point et ça, ça les use psychologiquement. Concrètement, ça devient une équipe qui fait peur car on ne sait plus où donner de la tête car elle a toutes les solutions."

La France est sacrée championne d'Europe sur un geste génial de Ngapeth :

Brillante en défense et souvent fantasque en attaque, à l'image de sa star Earvin Ngapeth, capable de réaliser un point dos au filet sur une balle de titre lors du dernier Euro, l'équipe de France carbure aussi à la bonne ambiance. Il fallait les voir préparer ce TQO pendant la période des fêtes, avec sérieux mais aussi une étonnante décontraction, loin du formatage de leurs confrères du foot (au hasard). "On a une folie sur le terrain", concède Antonin Rouzier. "Il faudrait mettre des micros parfois sur le terrain parce qu'on dit souvent des conneries. Et c'est ce qui fait, je pense, la différence. On prend du plaisir, on ne se prend pas la tête et on est juste contents d'être ensemble." Cette équipe s'est aussi trouvée un surnom, la "Team Yavbou", version verlan du terme d'argot "bouyaver". L'expression, pas très fine, a le mérite d'être claire et traduit une réalité : depuis un an, la France est sans pitié pour ses adversaires.

Un tournoi resserré et relevé. De la pitié, les Bleus ne devront pas en montrer lors de cette semaine à Berlin. C'est en effet à un mini-championnat d'Europe auxquels ils sont confiés. La compétition regroupe les huit meilleures équipes du Vieux continent (à l'exception de l'Italie, déjà qualifiée), huit équipes réparties en deux groupes de quatre. Les deux meilleures de chaque groupe décrocheront leur billet pour des demi-finales croisées. Seul le vainqueur de la finale, disputée dimanche, sera assurée d'aller aux Jeux olympiques. Le finaliste et le vainqueur du match pour la troisième place auront une deuxième chance lors d'un TQO international. Pourquoi faire simple quand on peut toujours faire compliqué ?

A Berlin, la France sera d'entrée dans le vif sujet puisqu'elle affrontera mercredi soir, pour son entrée en lice dans le tournoi, la Russie, rien de moins que le champion olympique en titre. Ce sera ensuite au tour de la Finlande, sans doute l'adversaire le moins redoutable, puis la Bulgarie pour finir, que les Bleus avaient battue au cinquième set lors des demi-finales du dernier Euro. Bref, en cinq jours - les trois matches de groupes puis les éventuelles demi-finales et finale -, les Bleus jouent leur avenir olympique, ce pour quoi ils travaillent depuis maintenant trois ans. "Quand Laurent (Tillie, le sélectionneur, ndlr) est arrivé, il nous a dit : 'dans trois ans, il y a les Jeux, ça passe par telle étape, telle étape, l'objectif est le podium ici ou là et à la fin,  il y a la qualif' pour les JO et il faut qu'on y aille. C'est parti comme ça, on a franchi les étapes d'été en été. Et on arrive maintenant à ce tournoi de qualif'", résume Ngapeth. 

Un tremplin pour le volley. Ce tournoi de qualif', les Bleus savent très bien qu'il est primordial, pour eux évidemment, mais également pour leur discipline. Pour surfer pleinement sur les frémissements observés après leur magnifique année 2015, une qualification pour les Jeux olympiques est essentielle. Sur les cinq dernières éditions des JO, la France ne les a disputés qu'une seule fois, en 2004, pour un résultat décevant (neuvième place). Cette pénurie de résultats olympiques n'a pas aidé à booster un sport qui vit encore en France dans l'ombre du football, du rugby, mais aussi du handball et du basket. Avec leurs matches du TQO (quasi couperets pour chacun d'entre eux) diffusés en clair, sur L'Equipe 21, en prime-time pour les deux premiers, les Bleus ont la possibilité de gagner déjà plusieurs points de popularité supplémentaires...