Travailleurs handicapés : la Cour des comptes épingle "l'utilité" des deux organismes d'insertion

La Cour des comptes estime que l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap n'est pas idéale. Photo d'illustration.
La Cour des comptes estime que l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap n'est pas idéale. Photo d'illustration. © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans un rapport, les Sages de la Cour des comptes estiment que l'Agefiph et le FIPHFP ne sont pas gérés de manière optimale.

"Gestion coûteuse", "complexe", absence de priorités : la Cour des comptes étrille lundi le fonctionnement des deux organismes d'insertion professionnelle pour les personnes handicapées, recommandant au gouvernement de "recentrer" les priorités et de s'interroger sur leur utilité.

"Impasse financière". La gestion de l'Agefiph (fonds d'insertion pour le secteur privé) et du FIPHFP (fonds pour la fonction publique) est "coûteuse et mal maîtrisée" et ces deux organismes se trouvent dans une "impasse financière", indique la Cour dans un référé rendu public lundi, adressé au mois d'octobre au gouvernement. Ces deux organismes assurent pour leur secteur la collecte des pénalités des entreprises ne respectant pas l'obligation de 6% de travailleurs handicapés et mettent en oeuvre la politique d'insertion professionnelle des personnes handicapées.

Les besoins en insertion restent élevés. Lors du Comité interministériel du handicap, en septembre, le gouvernement avait annoncé une réflexion "sur la pertinence de ce dispositif". Car plus les entreprises embauchent de personnes handicapées, plus les réserves des deux fonds s'amenuisent, alors que les besoins en insertion restent élevés.

Les fonds remis en question. Pour la Cour, il ne faut pas "limiter la réflexion engagée à un simple changement de modèle de financement de nature à garantir leur pérennité", mais il "convient de s'interroger également sur l'utilité même de ces fonds et sur le bien-fondé des principes qui sous-tendent leur action".  Le référé pointe "la faible valeur ajoutée" de ces organismes, qui interviennent essentiellement comme "de simples financeurs", et regrette l'absence depuis 2011 d'une convention d'objectifs passée entre l'État et l'Agefiph.