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Les clubs chinois ont dépensé des millions d'euros pour recruter cet hiver. Pour Philippe Troussier, ancien entraîneur en Chine, le pouvoir local veut ainsi "afficher" son "pouvoir". 
INTERVIEW

La Chine inonde le monde du foot de ses millions. Les clubs chinois ont été les plus dépensiers au monde lors du mercato hivernal, devant l'ensemble des grands championnats européens. Ainsi, les équipes de Super League, la première division locale, ont injecté 258,9 millions d'euros, contre 247,3 millions pour la surpuissante Premier League. Pour Philippe Troussier, ancien entraîneur en Chine et passé notamment par l'OM, la folie dépensière des clubs chinois s'explique avant tout par une "volonté politique". "Il y a une volonté politique d’afficher leur pouvoir", a-t-il déclaré au sujet du gouvernement local, vendredi soir au micro d'Europe 1. 

"La volonté de tirer l'équipe nationale vers le haut". Considéré comme un nain du foot mondial, la Chine a donc subitement investi au point de devenir un championnat à suivre dans le futur. "On veut créer un football qui n’est pas culturellement ancré dans la tradition. Il y a la volonté de le faire évoluer par le gouvernement chinois, afin de doter les régions de fonds importants pour créer des académies et des écoles de football. Et il y a aussi la volonté de tirer l’équipe nationale (seulement 122e au classement Fifa, ndlr) vers le haut en dotant les clubs de gros moyens pour faire progresser les joueurs chinois", explique Philippe Troussier. 

Entendu sur europe1 :
La volonté d’attirer des joueurs de très haut niveau permet de créer une attraction

"Ils sont obligés d'investir pour que les fans viennent". Les clubs chinois ont réussi à attirer dans leurs filets des joueurs de renommée internationale, comme l'attaquant colombien de l'Atlético Madrid Jackson Martinez (42 millions d'euros) ou le Brésilien Alex Teixeira (50 millions d'euros). "La volonté d’attirer des joueurs de très haut niveau permet de créer une attraction. Cela permet aux fans d’être attirés, et de voir ce qui se passe. C’est le premier processus : ils sont obligés d’investir pour créer cette attraction pour que les fans viennent. Ensuite, il faut travailler pour que les jeunes chinois prennent le relais."