Transat Jacques-Vabre : un casting de vieux briscards et de jeunes loups

Départ de la Transat Jacques-Vabre (1280x640) Charly TRIBALLEAU/AFP
Quarante-deux équipages ont pris le départ de la Transat Jacques-Vabre, dimanche, au Havre. © Charly TRIBALLEAU/AFP
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Corinne Boulloud , modifié à
GRAND LARGE - La transat en double qui s'est élancée dimanche du Havre rassemble des skippers au pedigree bien différent.

Le casting d'une transat en double, c'est un savant mélange de vieux briscards expérimentés, de régatiers venus prendre l'air du grand large, de jeunes loups aux dents longues et de bizuths... Présentation de quelques duos de la Transat Jacques-Vabre alors que les équipages entament mardi leur troisième jour en mer.

Le "petit jeune" Gabart et l'expérimenté Bidégorry. Chez les maxi-multicoques, la somme des transats et tours du monde en solo ou en équipage est impressionnante, révélatrice de la qualité des équipages. Dernier vainqueur du Vendée Globe, François Gabart fait lui une entrée remarquée dans cet univers avec son trimaran tout neuf, "Macif" : "Moi, je suis le petit jeune de la bande. C'est une chance de pouvoir naviguer avec ces marins-là, face à eux, ça nous pousse vers l'excellence et donc à progresser", a-t-il confié au micro d'Europe 1. Michel Desjoyeaux, qui l'avait épaulé à distance avant et après son Vendée Globe victorieux, n'était pas disponible pour cette Transat. Le Charentais de 32 ans a fait appel à Pascal Bidégorry. Le Basque sortait d'un tour du monde lorsqu'il a reçu l'appel de François Gabart : il a sauté sur l'occasion de retrouver des sensations uniques, lui qui détient toujours le record de distance parcourue sur 24 heures en équipage.

Le professeur Desjoyeaux et l'élève Meilhat. Michel Desjoyeaux, lui, endosse une nouvelle fois la casquette de professeur, de formateur, cette fois à la demande de Paul Meilhat. Le jeune skipper de 33 ans, vainqueur de la dernière transat AG2R, découvre la Transat Jacques-Vabre pour préparer le Vendée Globe qui partira dans un an des Sables d'Olonne. Il la découvre sur un monocoque déjà chargé d'histoire puisqu'il a remporté le Vendée Globe (catégorie Imoca) et la Route du Rhum aux mains de François Gabart. Désormais sous les couleurs de "SMA", ce monocoque a été conçu par Michel Desjoyeaux et son écurie de Course au large. Vous suivez ? Il s'agit là en tout cas d'un sacré baptême du feu pour Paul Meilhat, avide de tout connaître avant de se lancer en solo.

De Broc et Guillemot, les tontons flingueurs. A eux d'eux, ils cumulent 13 Transats Jacques-Vabre et plus d'une soixantaine de traversées de l'Atlantique. Bertrand de Broc et Marc Guillemot se connaissent par cœur et pour cause, ils sont cousins germains. Leur dernière transat en double remontait pourtant à 1994. Ils remettent ça sur cette douzième édition à bord du monocoque "MACSF", eux qui sont le plus souvent adversaires. "On est certainement un des meilleurs duos", dit Guillemot. "Sur l'eau, c'est important d’être complémentaire. Et c'est le cas." "Marc est quelqu'un de robuste sur l'eau, il sera un super relais sur cette course", confie de son côté De Broc.

De Lamotte et Davies, duo mixte.Sur le monocoque "Initiatives-Cœur", Tanguy de Lamotte s'est trouvé Samantha Davies comme partenaire de Transat. Après un tour du monde à la tête d'un équipage féminin bouclé en juin dernier, la navigatrice anglaise de 41 ans, bretonne d'adoption, participe à sa quatrième Jacques-Vabre. Et elle a pour adversaire son compagnon, Romain Atanasio, qui lui a posé son sac sur le monocoque "Bureau Vallée" de Louis Burton. Ils ont prévu de communiquer de temps à autre quand les conditions seront favorables. Quant à Ruben, le fils de Samantha et Romain, il est gardé pendant ce temps-là par ses grands-parents... sur un bateau ! Ceux de Louis restent avec leur maman, Servane Escoffier, navigatrice elle aussi...