Tournoi des Six Nations : pourquoi le XV de France ne battra pas l'Angleterre

Les Anglais, vainqueurs ici contre les Irlandais, ont remporté tous leurs matches du Tournoi des Six nations.
Les Anglais, vainqueurs ici contre les Irlandais, ont remporté tous leurs matches du Tournoi des Six nations. © BEN STANSALL / AFP
  • Copié
avec AFP
Les Français espèrent empêcher les Anglais de réaliser le Grand Chelem, samedi au stade de France. Mais ils sont loin de partir favoris du "Crunch". 

L'état de grâce est terminé pour Guy Novès. Après deux victoires prometteuses en ouverture du Tournoi des Six Nations, le XV de France et son nouveau sélectionneur ont rechuté avec deux défaites. La dernière en date, contre l'Ecosse le week-end dernier (18-29), n'a pas manqué d'inquiéter, à quelques jours du "Crunch". En effet, les Tricolores jouent contre l'Angleterre, le grand rival, samedi soir au Stade de France (21h).

Les Anglais, déjà sacrés dans le Tournoi grâce à quatre victoires en autant de rencontres, peuvent même réaliser le Grand Chelem. Forcément, le XV de France voudra tout faire pour éviter un tel affront. Mais l'Angleterre, impressionnante depuis le début du Tournoi, part largement favorite. Europe 1 vous explique pourquoi le XV de France ne battra pas son ennemi intime, samedi soir.

La rechute française. Le mandat de Guy Novès avait pourtant idéalement commencé. Le XV de France avait ainsi arraché deux victoires consécutives à l'arrachée, contre l'Italie (23-21) et l'Irlande (10-9). Surtout, le jeu tricolore, désespérément restrictif sous l'ère Philippe Saint-André, avait enfin montré des signes d'ouverture. On n'en était pas encore au rugby "spectaculaire" voulu à terme par Guy Novès, mais les progrès étaient bel et bien là.

Problème : le XV de France a perdu le fil. Une défaite logique contre un pays de Galles supérieur, d'abord (10-19), puis surtout un cinglant échec en Ecosse (18-29), dimanche dernier.  Car le XV de France n'avait plus perdu contre le XV du Chardon depuis 2006. Forcément inquiétant à quelques jours du "Crunch".

Le doute s'installe. Ces deux défaites d'affilée ont instillé le doute sur le réel apport de Guy Novès. Les choix du staff tricolore ont ainsi suscité des interrogations : il y avait ainsi eu six changements entre la rencontre au pays de Galles et en Ecosse, pour un résultat identique. Une politique de rotation pas forcément idéale pour trouver une ossature et des repères pour un XV de France encore en totale reconstruction.

Autre chantier pour Guy Novès : la mêlée. Habituel point fort des Français, le pack tricolore a été pénalisé quatre fois dans ce secteur contre l'Ecosse. "Evidemment que je ne suis pas satisfait", a pesté l'entraîneur des avants, Yannick Bru, après la rencontre. Or, pour battre l'Angleterre, il faudra retrouver de la discipline. Mais les avants du XV de la Rose, au contraire, ont impressionné depuis le début du Tournoi. Difficile d'imaginer le pack français "marcher" sur ses homologues anglais, samedi soir.

Le spectaculaire redressement de la Rose. A contrario, l'ennemi intime des Tricolores arrive en pleine forme. Cinq mois après le fiasco de "sa" Coupe du monde, avec une humiliante élimination au premier tour, le XV de la Rose a opéré un spectaculaire redressement. Le nouveau sélectionneur, l'Australien Eddie Jones, a donné un nouveau souffle à une équipe meurtrie, en un temps record.

Pour gagner leurs quatre premières rencontres du Tournoi, qu'ils ont d'ores et déjà remporté avant le dernier match, les Anglais s'appuient sur la même ossature qu'au dernier Mondial. Mais ils ont changé de style : désormais, le XV de la Rose pratique un jeu agressif, basé sur la puissance de ses avants. "C'était physique, abrasif, exactement ce à quoi Eddie Jones veut revenir", a ainsi analysé Mike Tindall, l'ancien capitaine anglais devenu consultant. Le XV de la Rose est bel et bien lancé sur la route d'un premier Grand Chelem depuis 2003. Pour les Français, la mission s'annonce extrêmement ardue.