Quelle partition de Rolland !

© MAXPPP
  • Copié
, modifié à
LE TOUR EN UN CLIC - Pierre Rolland s'impose à l'Alpe-d'Huez. Andy Schleck est en jaune.
Pierre Rolland, vainqueur à l'Alpe (930x620)

© REUTERS

Rolland a eu carte blanche. Exceptionnel aux côtés de Thomas Voeckler, jeudi, dans un rôle d'équipier, Pierre Rolland (Europcar) a remporté vendredi en solitaire la deuxième grande étape alpestre qui arrivait au sommet de l'Alpe-d'Huez. "Dans le col du Galibier, il (Voeckler) m'a dit "ne t'occupe pas de moi". Et s'il m'a laissé ma carte, je me suis dit : "il faut que je la joue"", a expliqué le vainqueur du jour au micro de France 2. Rolland a été le premier à attaquer à une dizaine de kilomètres du pied de l'"Alpe". Il a ensuite été rejoint dans la montée par Alberto Contador puis Samuel Sanchez. Le jeune coureur français, 24 ans, a ensuite placé la mine décisive à un peu plus de deux kilomètres de l'arrivée. Résultat : la victoire d'étape et le Maillot Blanc de meilleur jeune.

Rolland, successeur d'Hinault. On ne sait pas encore si Pierre Rolland sera le successeur de Bernard Hinault au palmarès du Tour de France. Mais il lui a d'ores et déjà succédé au palmarès de l'étape de l'Alpe-d'Huez. En 1986, alors que Rolland n'était pas encore né, Bernard Hinault l'avait emporté main dans la main avec Greg LeMond. Un quart de siècle plus tard, Rolland est devenu le deuxième français à l'emporter au sommet de l'"Alpe", en costaud, seul, les mains en l'air. "J'ai regardé Armstrong, Pantani, j'ai visionné leurs passages des dizaines de fois, je me demandais comment ils faisaient pour aller aussi vite", a expliqué un Rolland très ému à l'arrivée. "L'Alpe-d'Huez, je l'ai montée six fois l'année dernière, je la connais par coeur. Et j'ai su garder mon sang-froid face à deux Espagnols." Devancer le champion olympique en titre et un triple vainqueur du Tour au sommet de la plus mythique des montées, voilà qui fait un beau pedigree. A lire : Rolland, le jour de gloire

Voeckler aux côtés d'Evans (930x620)

© REUTERS

Voeckler, du jaune au rouge. L'image fut saisissante. Dans le col du Télégraphe, Thomas Voeckler s'extirpa du peloton pour rejoindre le trio Contador-Andy Schleck-Cadel Evans avec une facilité déconcertante, qui ne fut pas sans rappeler le retour supersonique de Lance Armstrong dans le Petit Saint-Bernard, en 2009. Mais le Maillot Jaune s'était peut-être mis dans le rouge. Il sauta avant le sommet, se retrouva en chasse-patate dans le col du Galibier puis en poursuite dans la vallée, avec quelques équipiers à ses côtés. A bout de forces, Voeckler a dû se contenter de la 20e place, à 3'22" de son coéquipier. Il est désormais quatrième du classement général, à 2'10". Ses espoirs de podium sont désormais quasi nuls.

Voeckler = colère. A peine la ligne d'arrivée franchie, le désormais ancien Maillot Jaune s'en est pris au comportement de certaines motos suiveuses dans le col du Télégraphe. "Contador a pu bénéficier de l'aide des motos sur plusieurs centaines de mètres. Il est suffisamment fort, il n'a pas besoin de ça", a-t-il souligné au micro de France 2

. Le Français, très nerveux tout au long de la journée, a également regretté le comportement des supporters néerlandais, qui reprochent au Français ne pas s'être arrêté lorsque Johnny Hoogerland a été projeté dans les barbelés sur la route de Saint-Flour, lors de la 9e étape. "Ils m'ont sifflé du bas jusqu'en haut (de l'Alpe-d'Huez), on voit bien le fair-play de certaines personnes."

Andy Schleck en jaune (930x620)

Le Tour n'est pas joué. Comme attendu, Andy Schleck (Leopard-Trek), 9e de l'étape à 57", a endossé le Maillot Jaune de leader au sommet de l'"Alpe". Mais à deux jours de l'arrivée sur les Champs-Elysées, il n'a pas pour autant gagné le Tour. Il ne possède en effet que 53" d'avance sur son frère aîné, Frank, et surtout 57 seulement sur son principal rival, l'Australien Cadel Evans (BMC), censé être plus rapide que lui dans l'exercice du contre-la-montre. Entre deux spécialistes de la deuxième place (Andy 2e en 2009 et 10, Evans en 2007 et 08), le Tour devrait se jouer, comme l'an dernier, pour quelques secondes après le chrono Grenoble-Grenoble, samedi.

Contador vers l'Alpe (930x620)

© REUTERS

Contador, le dynamiteur. Alberto Contador ne voulait pas quitter le Tour sur un échec. Lâché dans les dernières pentes du Col du Galibier jeudi, le triple vainqueur de l'épreuve a attaqué dès les premiers pourcentages du col du Télégraphe. Le leader de la Saxo Bank a fait les deux premiers cols devant, avec Andy Schleck collé à sa roue, avant de placer une dernière banderille au pied de l'Alpe. L'Espagnol a fait l'essentiel de la montée en tête avant d'être rattrapé puis lâché par Pierre Rolland dans les trois derniers kilomètres. Mais vendredi, Contador a bien mérité son trophée de coureur le plus combatif. Quel panache !