Tour de France : Froome, Bardet, Porte… Qui sont les favoris ?

Ces huit favoris vont se disputer le Maillot jaune.
Ces huit favoris vont se disputer le Maillot jaune. © AFP
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Maxime Martinez
Le Tour de France part ce samedi et semble très ouvert. Europe1.fr fait le point sur les principaux favoris au Maillot jaune.

Le samedi, 176 coureurs s’élanceront pour le départ du 105ème Tour de France. Cette édition semble très ouverte et la lutte pour le Maillot jaune s'annonce féroce. Alors, qui sont les prétendants à la plus haute marche du podium sur les Champs-Élysées ? Voici nos huit favoris du Tour, au banc d’essai.

1. Christopher Froome (GBR/Team Sky/dossard 1) : objectif club des cinq

Le quadruple du vainqueur du Tour a un seul objectif en tête : intégrer le club des cinq. Cinq, pour cinq victoires sur le Tour de France, et ainsi égaler les Hinault, Indurain, Anquetil et Merckx. Le peut-il ? Oui ! Malgré des signes de faiblesse, l’année dernière, à Peyragudes, ou sur le Giro cette année, Froome reste impérial en montagne et sur les chronos, où il a fini troisième des derniers Championnats du monde. Avec son équipe, la Sky, véritable rouleau compresseur, il peut compter sur des équipiers solides, présents même jusqu’à la fin des grandes étapes de montagne. Le seul souci réside dans sa présence même au Tour : le Britannique a fait l'objet d'un contrôle antidopage anormal au salbutamol, en septembre 2017, sur sa Vuelta victorieuse. Après des mois de soubresauts et d'attente, et alors qu’ASO (l’organisateur du Tour) avait refusé la présence du britannique, il a été blanchi par l’Union cycliste internationale à cinq jours du départ. L’accueil réservé au vainqueur sortant par le public français risque d’être très frais.

2. Romain Bardet (FRA/AG2R-La Mondiale/21) : sur les traces du "Blaireau"

Oui, un Français est capable de gagner le Tour et oui, ça n’était pas arrivé depuis un bon bout de temps. Depuis son passage chez les professionnels, Romain Bardet ne s’est jamais raté. En 2013, lors de son premier Tour, il finit premier Français à la 15ème place. En 2014, il est sixième du général, avant de gagner sa première étape sur le Tour l’année suivante, et d’enchaîner, en 2016 et 2017, avec deux podiums et deux victoires d’étapes. L’année dernière, il était l’un des rares à tenir dans la roue de Froome. Deux doutes subsistent : les chronos et les pavés. L’an dernier, Romain Bardet a perdu près de deux minutes sur Froome lors du contre-la-montre de Marseille. Beaucoup trop pour pouvoir espérer remporter le Tour ! Mais il s’est entraîné en soufflerie tout l’hiver pour progresser sur ce point. Et les inquiétudes sur les pavés se sont légèrement dissipées après la deuxième place, au printemps, du coureur de Brioude, aux Strade Bianche, une classique italienne disputée sur des chemins de terre.

3. Richie Porte (AUS/BMC Racing Team/81) : les deux brouillés

Richie Porte, ancien lieutenant de Chris Froome à la Sky, veut gagner le Tour. Celui qui avait chuté dans le mont du Chat l’an dernier veut prendre sa revanche sur le Tour mais aussi sur son ancien ami et leader. L’année dernière, sur le Critérium du Dauphiné, Froome avait provoqué des attaques répétées pour faire perdre le Maillot jaune à Porte. Ce qui a fini par arriver. S’ils ont eu une explication franche, l’Australien semble avoir la rancune tenace. Excellent rouleur, très bon grimpeur et dans une équipe poids lourd du peloton, Porte est le portrait type d’un très bon coureur de grand Tour. Il lui faut désormais gagner, lui qui n’a jamais remporté une seule étape.

4. Nairo Quintana (COL/Movistar/71) : à la conquête du Tour ultime

La Vuelta, il l’a gagnée. Le Giro ? Aussi ! Il ne lui manque que le Tour. Vainqueur au Semnoz en 2013, le grimpeur colombien Nairo Quintana est l’un des rares qui a réussi à lâcher un Chris Froome en pleine possession de ses moyens, sur les routes du Tour. 23ème l’année dernière, fatigué après le Giro, il tentera de faire mieux avec beaucoup moins de jours de course dans les pattes. Autour de lui, il pourra compter sur une équipe All-(Movi)Star : Valverde et Landa en coéquipiers ou coleaders. Et c’est bien ça le problème ! L’expérience nous fait dire que trois leaders, c’est peut-être trop, à l’instar de la T-Mobile d’Ullrich, Vinokourov et Klöden en 2005. Pas de hiérarchie claire et les problèmes internes prennent souvent le dessus. Autre désavantage pour Quintana, les pavés, qui ne sont pas son terrain de prédilection, et le chrono, où il est largement en-dessous d'un Froome ou d'un Dumoulin. Ça fait beaucoup ? Peut-être.

5. Tom Dumoulin (HOL/Team Sunweb/32) : le rouleur devenu grimpeur

Le meilleur rouleur du monde, champion du Monde du contre-la-montre à Bergen l'an dernier, est devenu un excellent grimpeur. Pour preuve : en 2017, Tom Dumoulin a survolé le Tour d’Italie, a remporté une victoire d’étape en haute montagne sur chaque grand Tour, et a fini cette année à la deuxième place du Giro, derrière Chris Froome. Tactiquement, c’est aussi l’un des coureurs les plus intelligents du peloton : il a une science de la course et sait calculer ses efforts pour ne pas se mettre dans le rouge, comme il l’a montré sur le Tour d’Italie. Mais le Tour de France, c’est autre chose ! Au sein d’une équipe où la solidarité et le collectif priment, il devra tout de même faire sans gros coéquipier en montagne, après le départ de Warren Barguil pour la Fortunéo, et avec un sprinteur qui cherchera à ramener le Maillot vert à Paris, Michael Matthews.

6. Rigoberto Uran (COL/Team EF - Drapac/11) : après la surprise, la confirmation

Il avait été la surprise du Tour 2017. Personne n’attendait Rigoberto Uran deuxième sur le podium à Paris. L’ancien coureur de la Quick-Step est constant en montagne lorsqu’il est en forme, mais a aussi des périodes de mou. Sans doute le grimpeur le plus proche des meilleurs spécialistes du chrono, il arrive toujours à se transcender dans l’effort solitaire. Son équipe, elle, fait partie des moins armées pour la montagne. Aux côtés d’Uran, seul Pierre Rolland semble avoir le niveau dans les cols. Et encore, le capitaine de route de l'ancienne équipe Cannondale visera plutôt de nouvelles victoires d'étapes. En revanche, il sera bien entouré dans la première semaine, avec Simon Clarke et Taylor Phinney, punchers et rouleurs de choc, pour éviter bordures et pavés.

7. Adam Yates (GBR/Mitchelton-Scott/61) : le vélo dans les veines

Adam Yates devra faire sans son frère. Les inséparables jumeaux du vélo ne seront pas ensemble pour la première fois sur la Grande Boucle, son frère Simon s’étant consacré au Giro, avec à la clé treize jours en rose. Maillot blanc en 2016 (quand son frère l’a été en 2015), Adam est un petit gabarit (1,73m, 58 kg), qui a appris en 2017 à courir sur les grands Tours, en enchaînant Giro et Vuelta. Pour son retour sur le Tour, il faudra qu’il montre sa capacité à tenir trois semaines, notamment après la première semaine, cocktail de plat, de vallons et de pavés. La Mitchelton-Scott est construite autour de lui : pas de sprinteur, comme Caleb Ewan, et Mikel Nieve pour l’accompagner dans la montagne.

8. Vincenzo Nibali (ITA/Bahrain-Merida/51) : le "Requin" est prêt

C’est l’autre triple vainqueur de Grands Tours qui sera au départ. Vincenzo Nibali, 33 ans, revient sur les routes de France pour gagner. Après un début de saison tonitruant, où il a pour la première fois gagné la plus grande classique italienne, Milan San-Remo, le "requin de Messine" va tenter de gagner un deuxième Tour de France. Troisième du Giro et deuxième de la Vuelta l’année dernière, il a construit sa saison autour du Tour. Excellent grimpeur, bon rouleur, tonitruant puncheur, Nibali peut aller gagner et creuser des écarts sur de nombreux terrains. Autour de lui, la Bahrain-Merida sera une armada, composée essentiellement de grimpeurs pour entourer le Sicilien : Colbrelli, les frères Izagirre, Pellizotti ou encore Pozzovivo. De quoi être serein avant d’attaquer le Tour.