Tour de France : cinq choses à retenir de la 13ème étape entre Bourg d’Oisans et Valence

Peter Sagan, à droite, a devancé ses principaux rivaux au sprint, dont Arnaud Démare, à gauche.
Peter Sagan, à droite, a devancé ses principaux rivaux au sprint, dont Arnaud Démare, à gauche. © Jeff PACHOUD / AFP
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Peter Sagan a remporté, au sprint, son troisième succès sur le Tour 2018, vendredi, à l'occasion de la 13ème étape. Le champion du monde a devancé Alexander Kristoff et le Français Arnaud Démare, encore une fois battu.

Parmi les sprinteurs "survivants", Peter Sagan reste le plus fort. Le Slovaque a remporté au sprint son troisième succès depuis le départ du Tour de France, vendredi, lors d’une 13ème étape qui a vraiment été une étape de "transition", après trois jours dantesques dans les Alpes. Le champion du monde a pris le dessus sur Alexander Kristoff et Arnaud Démare, deux des rares sprinteurs à avoir survécu à l’hécatombe de l’Alpe d’Huez, jeudi.

Le Français espérait bien remporter son premier succès cette année sur le Tour. Mais le coureur de la FDJ, pourtant bien lancé par ses coéquipiers, s'est une nouvelle fois incliné à l’arrivée, après 169,5 kilomètres sans frissons. Le Britannique Geraint Thomas reste en jaune.

Peter Sagan retrouve le sourire… C’est peu dire que les sprinteurs ont souffert dans les Alpes. Le Colombien Fernando Gaviria et le Néerlandais Dylan Groenewegen, tous deux vainqueurs de deux étapes, ont ainsi abandonné avant l'Alpe d'Huez, jeudi, tout comme les Allemands André Greipel et Rick Zabel. Vendredi, le menu proposé, 169,5 km sans aucune difficulté hormis deux petites côtes, avait de quoi redonner le sourire aux "survivants".

Et comme prévu, la victoire s’est jouée au sprint, malgré une tentative avortée de Philippe Gilbert dans le dernier kilomètre. Arnaud Démare a alors lancé les hostilités en premier, à 200 mètres de l’arrivée. Mais Peter Sagan l’a débordé pour ne plus rien lâcher et remporter sa onzième victoire d’étape sur le Tour de France. Un vrai géant (en) vert.

… et Arnaud Démare fait encore grise mine. Le bonheur du Slovaque a encore une fois fait le malheur d’Arnaud Démare. Le Français avait pourtant été bien lancé par ses coéquipiers, en tête du peloton tout au long de la journée. Las, le sprinteur de la FDJ, qui n’a toujours pas gagné d’étape cette année, a été "battu par plus fort" que lui, de son propre aveu.

"J'y ai cru, j'y ai cru… J'étais bien parti mais je suis battu par plus fort. Sagan est au-dessus, il a le vent en poupe", a avoué Démare, beau joueur. "Je n'ai rien à regretter, l'équipe a fait un super travail", a-t-il assuré.

L’échappée n’a jamais espéré (et on s’est ennuyé). Arnaud Démare aurait pu apporter du baume au cœur aux spectateurs français, sevrés de spectacle vendredi. Une échappée de quatre hommes (De Gendt, Scully, Schär et Clayes) s’est rapidement formée, sans jamais pouvoir espérer aller au bout. Le peloton, en contrôle toute la journée, a repris trois des échappés à 22 km de l’arrivée, avant d’avaler Schär, malgré un ultime baroud d’honneur, à 5 km. Vraiment pas de quoi nous faire frissonner…

Après les incidents à l’Alpe d’Huez, un fumigène lancé sur le peloton. Le public, en revanche, a encore donné des sueurs froides aux organisateurs. Jeudi, la foule massée au bord de l’Alpe d’Huez s’était déjà "distinguée" par des sifflets nourris contre les Sky, un coup asséné envers Chris Froome ou encore l’abandon de Vincenzo Nibali après une chute causée par un spectateur.

Christian Prudhomme, le directeur du Tour, a même été obligé de monter au créneau, demandant au public de "retrouver de la sérénité". Son appel au calme n’a malheureusement pas été entendu. Vendredi, un spectateur a ainsi lancé un fumigène… au beau milieu du peloton. Ça commence à faire beaucoup…

Édouard Philippe en invité (contesté). Malgré ce nouvel incident, Édouard Philippe n’a pas boudé son plaisir. Le Premier ministre, en visite sur le Tour, s’est dit ravi d’assister à cette 13ème étape. "C’est presque un rêve d’enfant. Quand j’étais petit, je regardais le Tour de France, ce sont des forçats de la route", a insisté Édouard Philippe, interrogé par France 2.

Sa visite a cependant fait grincer des dents. En pleine affaire Benalla, sa présence sur les routes de la Grande Boucle a provoqué de vives critiques d’élus de l’opposition, ces derniers lui réclamant de s’expliquer à l’Assemblée. Si le Premier ministre espérait un peu de répit en se rendant sur le Tour, c'est raté.