Tour de France : cinq choses à retenir de la 12ème étape entre Bourg-Saint-Maurice et l'Alpe d'Huez

Froome et Thomas dans l'Alpe d'Huez (1280x640) Jeff PACHOUD / AFP
Geraint Thomas et Christopher Froome ont mené grand train dans la montée de l'Alpe d'Huez, jeudi. © Jeff PACHOUD / AFP
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Déjà vainqueur mercredi, Geraint Thomas, Maillot jaune sur le dos, a réglé au sprint le groupe des favoris au sommet de l'Alpe d'Huez.

Geraint Thomas, ce n'était donc pas l'histoire d'un jour. Et on se demande bien maintenant si ce ne sera pas l'histoire de ce Tour. Le coureur gallois, impressionnant mercredi dans la montée vers Les Rosières, l'a été tout autant, jeudi, dans la mythique montée de l'Alpe d'Huez, damant le pion à son leader, Christopher Froome, arrivé 4ème de l'étape dans les roues de Tom Dumoulin et Romain Bardet. Les leaders se sont livrés dans la montée finale, mais le rapport de forces n'a pas changé : la Sky est au-dessus.

Thomas et la Sky ne lâchent rien. La Sky a confirmé jeudi l'impression de puissance laissée mercredi. L'équipe britannique a parfaitement géré ses efforts, maîtrisant la longue échappée du jour avant de faire régner sa loi dans l'Alpe d'Huez, en trois mouvements : le jeune Colombien Egan Bernal a imposé un rythme d'enfer en tête du groupe des favoris; le Maillot jaune en personne, Geraint Thomas, a roulé derrière Romain Bardet, échappé, alors que Christopher Froome a placé une attaque dont il a le secret, à 3,5 km du but, sans parvenir toutefois à faire totalement le ménage.

Ils sont trois à avoir résisté à cette entreprise de démolition, le Néerlandais Tom Dumoulin (Sunweb), qui sera sans doute le plus sérieux rival de la Sky jusqu'à Paris, le Français Romain Bardet (AG2R La Mondiale) et l'Espagnol Mikel Landa (Movistar). Chose rare au sommet de l'Alpe d'Huez, on a donc assisté à un sprint à cinq coureurs et c'est encore Geraint Thomas, vainqueur en solitaire la veille, qui s'est révélé le plus fort, avec un virage pris à la perfection (l'habitude de la piste ?) et une accélération terrible, à plus de 40 km/h pour mettre un vent terrible (et quelques secondes) à ses adversaires.

Sous les sifflets et parfois sous la menace. Évidemment, cette démonstration de force, qui peut laisser sans voix, a suscité quelques sifflets à l'arrivée, les spectateurs étant déçus par l'issue du scénario, cousu de fil jaune pour le coup. "Évidemment, ce n'est pas cool", a admis Thomas sur France 2 à l'arrivée, lui qui rappelle un peu par son style Bradley Wiggins, vainqueur du Tour en 2012. "Si ce ne sont que des sifflets, ça va, mais si ce sont des gestes…" En effet, lors de cette étape, plusieurs spectateurs ont eu des gestes déplacés envers Froome, notamment. Un spectateur l'a même bousculé en pleine montée… Visiblement irrité par le traitement reçu, le Britannique a refusé de s'exprimer à l'arrivée.

 

Bardet s'est livré, Nibali a chuté. Si les favoris n'avaient pas vraiment pu s'expliquer sur la route des Rosières, ça n'a pas été le cas, jeudi, où l'on a vu de multiples attaques dans la montée finale vers l'Alpe d'Huez. Le Français Romain Bardet a été l'auteur de la plus tranchante, à un peu plus de six kilomètres du sommet, mais il n'a pas réussi à distancer ses principaux rivaux.

"Il y avait une équipe Sky très forte. Il n'y a pas de regrets. Je ne pensais pas qu'on allait arriver groupés dans la dernière ligne droite. C'est une bonne étape quand même", a confié le leader de l'équipe AG2R La Mondiale, désormais 6ème au général. Lui aussi très fort dans la montée de l'Alpe, l'Italien Vincenzo Nibali a été victime d'une chute peu avant la banderole des 3 km, juste avant l'installation des barrières de sécurité pour l'arrivée de l'étape.

Kruijswijk, héros solitaire. Attaquant de la première heure ce jeudi, seul en tête (à 72 kilomètres de l'arrivée !) après avoir placé une attaque dans la Croix de Fer, le Néerlandais Steven Kruijswijk, longtemps Maillot jaune virtuel, a échoué de peu dans sa folle entreprise de s'imposer au sommet de "la montagne des Hollandais". Il n'a été repris qu'à 3,5 km de l'arrivée par Christopher Froome. Le coureur de l'équipe Lotto-Jumbo n'a pas tout perdu dans l'histoire. Il a logiquement été élu combatif du jour et il conserve sa place dans le Top 10 du Tour, 8ème, à 3'43" de Geraint Thomas.

Hécatombe chez les sprinteurs. Cette étape très difficile, avec trois ascensions hors catégorie et une de 2ème catégorie, a fait des dégâts chez les sprinteurs. Trois d'entre eux, et non des moindres, ont abandonné jeudi : le Colombien Fernando Gaviria, double vainqueur d'étape sur ce Tour, le Néerlandais Dylan Groenewegen (lui aussi deux fois vainqueur) et l'Allemand André Greipel. Ces retraits s'ajoutent aux arrivées hors délais mercredi du Britannique Mark Cavendish et de l'Allemand Marcel Kittel. Mais le Maillot vert, le Slovaque Peter Sagan, lui, est toujours là et il sera l'un des grands favoris de la 13ème étape qui rejoindra vendredi Bourg d'Oisans à Valence sans difficulté majeure.