Tennis : qu'est-ce que Foxtenn, nouveau système d'arbitrage vidéo ?

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Foxtenn met en avant un risque d'erreur égal à zéro. © Capture d'écran Foxtenn.com
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Le système d'arbitrage électronique Foxtenn, censé réduire encore la marge d'erreur, est expérimenté pour la première fois à Metz cette semaine.

Il est avec David Goffin, Benoît Paire ou Lucas Pouille l'une des stars de l'Open de Moselle. Lui, c'est le système d'arbitrage électronique Foxtenn. Foxtenn, comme le nom d'une société barcelonaise créatrice d'un procédé technologique qui entend aller plus loin encore dans l'arbitrage vidéo.

Concurrent de Hawk-Eye. Dans le tennis, l'arbitrage vidéo est associé depuis une grosse dizaine d'années au terme de Hawk-Eye, système utilisé depuis 2006 sur les principaux tournois du circuit. Mais avant de devenir un nom commun, Hawk-Eye est le nom d'une société britannique, aujourd'hui passée sous pavillon japonais, Haw-Eye Innovations Limited, qui commercialise le système. Et, après plusieurs années de refus, l'ATP, qui régit le tennis mondial, a décidé d'ouvrir ses courts à la concurrence. Et Foxtenn de devenir cette semaine à Metz le deuxième fournisseur de l'histoire validé par l'ATP.

Le procédé du Hawk-Eye, les amateurs de tennis le connaissent bien. Il permet la modélisation - ses critiques disent estimation - de la trajectoire de la balle, via un quadrillage du terrain assuré par des caméras placées en hauteur. La marge d'erreur est estimée à trois millimètres.

Le système Foxtenn, dont L'Équipe fait une présentation détaillée dans son édition de mercredi, repose sur un principe légèrement différent. Les caméras sont plus nombreuses (elles sont 40 à Metz contre 10 pour un système Hawk-Eye), plus performantes et filment la réelle trajectoire de la balle. C'est là la différence essentielle avec le Hawk-Eye : l'écran diffuse non seulement une reproduction de l'impact de la balle mais aussi les images réelles de cet impact.

"Foxtenn, le système espagnol qui va révolutionner le monde du tennis"

"On voit réellement la balle". L'Espagnol Javier Simon, inventeur du système, souligne dans L'Équipe : "On distingue absolument tous les points de contact, et on peut montrer l'image vidéo sur écran géant. Cela tranche avec le côté opaque jusque-là (comprendre avec le Hawk-Eye, ndlr) : pourquoi devrais-je faire confiance à une estimation recréée par ordinateur ? Là, on voit réellement la balle et la marge d'erreur est de zéro millimètre."

Une question de précision mais aussi de coût. Cette irruption d'un nouvel acteur sur le marché de la vidéo, qui avance une marge d'erreur de 0% (contre 1% pour le Hawk-Eye) réjouit les joueurs, à lire Gilles Simon. "Je trouve ça très bien qu'il y ait de la concurrence, car parfois on entendait des tournois dire que ça coûtait trop cher d'installer le Hawk-Eye", explique le joueur français dans L'Équipe. Car la bataille entre Hawk-Eye et Foxtenn (et peut-être à terme d'autres technologies) ne se joue pas seulement sur le terrain de la précision mais aussi sur celui des coûts. Là où l'équipement d'un court par le système Hawk-Eye coûte environ 50.000 euros par semaine, celui de Foxtenn serait compétitif, selon L'Équipe, entendre inférieur.

Et, pour des tournois de moindre importance comme celui de Metz (un ATP 250, soit la quatrième catégorie de tournois derrière les Grand Chelem, les Masters 1000 et les ATP 500), il n'y a pas de petites économies, sachant que l'arbitrage vidéo est aujourd'hui un "plus" indéniable" en termes de spectacle pour les spectateurs et les téléspectateurs. Foxtenn, dont l'un des ambassadeurs est l'ancien joueur espagnol Felix Mantilla, sera d'ailleurs utilisé une deuxième fois sur un autre "petit" tournoi, à Anvers, le mois prochain. 

Reste maintenant à Foxtenn à prouver sa fiabilité sur le long terme. Mardi, le quotidien régional Le Républicain lorrain raconte que le système est tombé en panne lors du match entre l'Espagnol Marcel Granollers et l'Italien Simone Bolelli, suscitant la colère du premier nommé…