Ski alpin : ces Français qui peuvent créer la surprise

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Victor Muffat-Jeandet, entouré de ses coéquipiers après sa victoire au combiné de Wengen, le 12 janvier. © Philippe DESMAZES / AFP
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Derrière les locomotives Alexis Pinturault et Tessa Worley, d’autres skieurs alpins tricolores sont de sérieux prétendants au podium. Voire à la victoire.

On ne le dira jamais assez : la surprise en ski alpin aux Jeux olympiques est une spécialité bien française. Prenez Jean-Luc Crétier ou Carole Montillet, sacrés dans la stupeur en descente, en 1998 pour le premier, en 2002 pour la seconde. Prenez encore Joël Chenal ou Steve Missilier, en argent sur le géant, l’un en 2006, l’autre en 2014, alors que personne ne les attendait vraiment. Dans une moindre mesure, mais quand même, la victoire d’Antoine Déneriaz en 2006 à Turin avait été un sacré choc.

Autant de précédents qui font rêver à une nouvelle belle surprise du côté français lors des Jeux olympiques de PyeongChang. Derrière les leaders que sont Tessa Worley et Alexis Pinturault, à ranger du côté des favoris, plusieurs autres Bleus peuvent espérer briller. Et parfois de l’éclat du plus beau métal.

CHEZ LES HOMMES

  • Slalom

Entre les piquets, c’est logiquement Alexis Pinturault qui semble le mieux armée pour décrocher une médaille. Sauf que le recordman français de victoires en Coupe du monde n’est pas sûr de participer à l’épreuve. Il faut alors regarder derrière lui. Et notamment de côté de Jean-Baptiste Grange. Si le skieur de 33 ans n’a signé aucun Top 10 cette saison, il ne faut pas oublier qu’il est l’homme des grands rendez-vous. Lui qui a remporté trois médailles aux championnats du monde, dont deux en or, en 2011 et 2015, cette dernière totalement inattendue. C’est un fait, le Savoyard ne craint pas la pression, qui aurait plutôt tendance à lui donner des ailes.

Mais si l’ancien faillit, il faudra peut-être compter sur les jeunes pousses. A 28 ans, Victor Muffat-Jeandet n’est plus un perdreau de l’année, mais il reste pour l’heure un espoir qui n’a pas confirmé. C’est en grande forme qu’il débarque en Corée, avec une victoire en combiné et une quatrième place lors du slalom de Kitzbühel le 21 janvier dernier. Une course qui a vu l’émergence de Clément Noël, 20 ans seulement, et épatant huitième, avec le dossard 47 qui plus est. Et à Schladming, slalom nocturne mythique, le jeune Vosgien a pris une magnifique sixième place, validant logiquement son billet pour la Corée du Sud.

Le calendrier : 
- Slalom le 22 février (1ère manche à 2h15, 2ème manche à 5h45)

  • Géant

La saison passée, l’équipe de France de géant était la meilleure du monde, avec deux coureurs - Matthieu Faivre et Alexis Pinturault - sur le podium du classement de la spécialité, derrière l’intouchable Marcel Hirscher. Si Pinturault sera la meilleure chance de médaille, d’autres ont déjà montré qu’il sont capables de décrocher un podium : Matthieu Faivre donc, mais aussi Victor Muffat-Jeandet, encore lui, et Thomas Fanara, qui disputera à 36 ans ses derniers Jeux.

Le calendrier : 
- Géant le 18 février (1ère manche à 2h15, 2ème manche à 5h45)

  • Combiné

Deux combinés ont été disputés cette année, et les deux ont été remportés par des Français. L’un par l’incontournable Alexis Pinturault, l’autre par Victor Muffat-Jeandet - encore et toujours lui - qui signait le 12 janvier dernier sa première victoire en Coupe du monde. Rappelons par ailleurs qu’en janvier 2016, la France avait placé trois "combinés" sur la boîte lors de la course de Kitzbühel, les deux premiers nommés et Thomas Mermillod-Blondin. N’en voir aucun en Corée du Sud serait donc une grosse déception.

Le calendrier : 
- Combiné le 13 février (Descente à 3h30, slalom à 7 heures)

  • Super G et descente

Le grand Hermann Maier avait déclaré en 2006 après les Jeux de Turin : "à chaque fois que je prends le départ d’une descente olympique, c’est un Français qui gagne" (Crétier en 1998, Déneriaz en 2006). "Herminator" a rangé les  skis depuis longtemps, mais cette savoureuse sortie montre que la reine des épreuves peut sourire aux Bleus.

Si aucun Français n’a décroché de podium cette saison, plusieurs s’en sont approchés : Adrien Théaux, septième à Lake Louise et huitième à Beaver Creek en début de saison ; Maxence Muzaton, septième de la très exigeante course de Wengen le 13 janvier : Brice Roger, récemment septième sur la mythique Streif de Kitzbühel et neuvième quelque jours plus tard à Garmisch. Citons aussi Johann Clarey, neuvième à Beaver Creek début décembre. Tous ceux-là peuvent, dans un bon jour, créer l’exploit.

Ce sera sans doute plus compliqué en Super G, où Adrien Théaux surnage par rapport à ses compatriotes, avec une quatrième et une cinquième places cette saison.

Le calendrier : 
-Descente le 15 février à 3 heures
- Super G le 16 février à 3 heures

CHEZ LES FEMMES

Il ne faut pas se mentir, chez les femmes, il est plus difficile d’imaginer une surprise, car c’est un fait, Tessa Worley est bien seule. Outre la double championne du monde de géant, l’éclaircie pourrait tout de même venir de Tiffany Gauthier, quatrième du Super G été de la descente de Bad Kleinkircheim mi-janvier (mais plus en retrait depuis).

Rappelons aussi les septièmes places d’Adeline Baud-Mugnier en géant à Courchevel en décembre, et d’Anne-Sophie Barthet en combiné à Lenzerheide le 26 janvier dernier. N’oublions pas Nastasia Noens, qui peine encore à se remettre d’une blessure au genou, mais dont la neuvième place décrochée le 9 janvier au slalom de Flachau incite à l’optimisme.

Le calendrier : 
- Géant le 12 février (1ère manche à 2h15, 2ème manche à 5h15)
- Slalom le 14 février (1ère manche à 2h15, 2ème manche à 5h45)
- Super G le 17 février à 3 heures
- Descente le 21 février à 3 heures
- Combiné le 23 février (Descente à 3h30, slalom à 7 heures)

 

EN BONUS : le team event

Pour la première fois, l’épreuve par équipes sera au programme des Jeux olympiques. Cette course à élimination directe met aux prises, des huitièmes de finale à la finale, deux nations, dont l’équipe est composée de deux filles et de deux garçons. Chaque tour comprend quatre manches, avec dans chacune d’elle une confrontation directe entre deux athlètes. L’occasion pour la France, championne du monde en titre, en 2017 à St-Moritz, de décrocher une breloque supplémentaire. En or, si possible.

Le calendrier : 
- Epreuve par équipes le 24 février (Huitièmes de finale à 3 heures, finale à 4h34)