Le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte a souhaité dimanche placer 40 internationaux sous contrat fédéral, un engagement de sa campagne qu'il a précisé au lendemain de la nette défaite du XV de France en Irlande (9-19) dans le Tournoi des six nations.
Des internationaux salariés à 50 % par la fédération. "Il nous faut 40 joueurs sous contrat" avec la Fédération, qui les emploierait six mois et leurs clubs l'autre moitié de l'année, a déclaré Laporte sur le plateau de Stade 2 (France 2).
Laporte, élu le 3 décembre à la tête de la FFR, a également précisé que les internationaux avaient signé "lundi" "un engagement qui dit clairement qu'ils sont pour notre projet, pour faire en sorte qu'il y ait des contrats fédéraux". Il n'a pas précisé la teneur de cet engagement.
.@BernardLaporte_ : "Concrètement nous payerons directement les clubs pendant 6 mois pour dédommager leur absence dans les clubs" #Stade2pic.twitter.com/yDUB8HWXiD
— Stade 2 (@stade2) 26 février 2017
Un modèle calqué sur la Nouvelle-Zélande. Le président de la FFR avait fait en partie campagne sur la mise en place de contrats fédéraux pour les internationaux, sur le modèle de ce que pratique notamment la Fédération néo-zélandaise, afin d'améliorer la compétitivité du XV de France, en berne depuis plusieurs années.
"Il faut que les joueurs soient beaucoup plus en préparation et en récupération que ce qu'ils ne le sont aujourd'hui", a justifié l'ancien sélectionneur des Bleus en poste entre 2000 et 2007. Compte tenu des contrats en cours, il a estimé qu'il faudrait entre deux et trois ans pour qu'une telle réforme voit le jour.
Laporte veut des négociations directes avec les clubs. Mais il souhaite engager "instantanément" des "négociations directes" avec les clubs, sans passer par la Ligue nationale de rugby (LNR), dont le président Paul Goze s'est montré hostile par le passé à la mise en place de contrats fédéraux.
"Bien sûr, je veux négocier avec les présidents de clubs puisque c'est eux qui payent. Et demain (lundi), par exemple, j'aurai une discussion avec le président de Bordeaux à 16h00", a-t-il dit.
Une mesure financé par un test match supplémentaire. Il a estimé le coût de sa mesure, financée par la tenue d'un test-match supplémentaire contre une grande nation de l'hémisphère Sud en France en novembre et la somme déjà versée annuellement à la LNR, qui gère le secteur professionnel.
"Aujourd'hui, nous donnons 5 millions d'euros à la Ligue. Si on veut une quarantaine de joueurs sous contrat, ça va coûter 12 millions d'euros. Un match supplémentaire contre les Néo-Zélandais, contre l'Afrique du Sud, c'est entre 6 et 8 millions d'euros. C'est fini, c'est financé", a-t-il déclaré.
Les Bleus, qui ont concédé samedi à Dublin leur deuxième défaite en trois journées, ont enregistré huit revers en treize matches depuis l'arrivée aux commandes de Guy Novès fin 2015, sur les cendres du désastre en quarts de finale de la Coupe du monde-2015 face aux All Blacks (13-62). Ils ne sont plus montés sur le podium du Tournoi depuis 2011 et ne l'ont plus remporté depuis le Grand Chelem de 2010.
.@BernardLaporte_ : "On veut travailler avec la @lnr_fr le constat est là, l'équipe de France est en danger" #Stade2pic.twitter.com/eDHQufmOvI
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