Les regrets de François Gabart, deuxième de la Route du Rhum : "C'est terrible"

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Après avoir mené la course en tête, François Gabart a été dépassé par son poursuivant Francis Joyon dans les dernières heures de la Route du Rhum. "C'est terrible", déplore-t-il à l'arrivée, "mais c'est la vie et ça fait une belle compèt."

Arrivé deuxième de la Route du Rhum 2018 à 7 minutes et 8 secondes du vainqueur Francis Joyon (Idec Sport), le skipper François Gabart (Macif) revient sur les dernières heures de la course qu'il avait pourtant faite en tête.

Une bataille jusqu'au dernier moment. "C'est terrible ! Ça faisait deux ou trois jours que Francis [Joyon] revenait, revenait, revenait", a confié François Gabart, 35 ans, en conférence de presse à son arrivée à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). "Quand j'arrive ce matin [lundi matin] en Guadeloupe, je pensais vraiment qu'il allait me doubler avant. Au final, j'arrive en tête sur la Guadeloupe. Ça ne se passe pas trop mal au début, j'ai un peu d'avance, pas beaucoup." 

Arrivés au nord de l'île, à la Tête à l'Anglais, vers 14 heures locales (19 heures en métropole), les deux skippers se sont lancés dans une course poursuite encore plus intense. Francis Joyon, 62 ans et septième participation à la Route du Rhum, n'a eu de cesse de grappiller mille nautique par mille nautique pour doubler son rival.

Joyon établi un nouveau record. "J'arrive à m'en sortir quand même devant, pas de beaucoup mais devant. Et dans la dernière mistoufle entre les Saintes et la Guadeloupe, je suis resté dans un trou de vent un peu plus longtemps. C'est comme ça. C'est la vie et ça fait une belle compèt'." À 21h10 locales (02h10 à Paris) ce fut chose faite, Joyon a pris les rênes, battant par la même occasion le record établi par Loïck Peyron en 2014, 7 jours 15 heures 8 minutes 32 secondes.

De nombreuses avaries. Gabart s'est accroché, en vain, avec un bateau privé d'importants appendices perdus dans les dépressions (le foil tribord et le safran bâbord). "J'aurais pu m'arrêter en Espagne. Dans les 48 premières heures de course, je n'ai jamais eu autant d'avaries et de dégâts sur le bateau qu'en l'ensemble du tour du monde l'année dernière."

Les deux hommes étaient les seuls à s'être extraits de la flotte de 123 bateaux au départ de Saint-Malo le 4 novembre, traversant tant bien que mal les trois dépressions qui ont balayé le golfe de Gascogne. Ce sont les deux derniers Ultime restés en lutte pour la victoire, après les avaries qui ont frappé Sébastien Josse (Edmond de Rothschild), Thomas Coville (Sodebo), reparti dimanche après six jours de réparation, et Armel Le Cléac'h (Banque populaire IX).