Garcia, retour au deuxième tour

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Nicolas Rouyer, à Roland-Garros , modifié à
REPORTAGE - Après avoir accroché Sharapova, la Française bataille désormais chez les juniors.

Jeudi dernier, Caroline Garcia s'est révélée aux yeux du grand public en menant 6-3, 4-1 au deuxième tour du simple dames contre Maria Sharapova sur le central de Roland-Garros. Cinq jours plus tard, la jeune Française, âgée de 17 ans, a joué un autre deuxième tour, mais cette fois, en simples filles, chez les juniors. D'une arène de 15.000 personnes, la Francilienne est passée au relatif anonymat du court n°2, ses bancs en bois et ses 1.444 places.

Mais le jeu flamboyant déployé par la Française pendant un set et demi face à l'ancienne n°1 mondiale a été remarqué. Et c'est sous des applaudissements nourris et un court bien garni qu'elle a fait son apparition, mardi, peu après l'heure du déjeuner. Même à l'échelon inférieur, les gestes sont faits avec la même application : serviette dépliée en deux sur la chaise, petits sauts d'échauffement avant chaque jeu de retour,… Le passage des "grandes" aux "petites" ne change rien. Ici, on est plus jeune, mais on râle autant et on ne sourit guère plus. Des pros, déjà.

2h40 de bataille acharnée

Caroline Garcia affronte aujourd'hui une Argentine, Catalina Pella, accrocheuse et au jeu quasi similaire au sien. Placé dans le coin du court réservé aux proches, son père et entraîneur, Paul-Louis Garcia, très posé, prodigue toujours les mêmes conseils à sa fille : "intelligente, Caro !", "avec la tête, Caro !", "pas brillant, précis". Quand on a autant de talent que la Française, il est tentant d'en faire toujours un peu trop. La Tricolore perd le premier set, s'agace, efface systématiquement les traces laissées par les balles sur les lignes. Mais, contre une adversaire diminuée par une douleur à la cuisse gauche, elle parvient à refaire son retard avant d'arracher la décision 9-7 dans le dernier set après 2h40 de jeu…

"Un exercice difficile mais important"

Paul-Louis Garcia reconnaît que passer du grand tableau au tableau juniors est un "exercice difficile mais important". "Les niveaux de jeu sont différents, il faut s'adapter. Mais on considère que ça fait partie de sa formation que d'arriver à rentrer à nouveau dans un tournoi très important. C'est quand même toujours Roland-Garros. Et pour elle, c'est une démarche au niveau du mental, intellectuelle, il faut qu'elle rentre dedans pour qu'elle puisse passer des tours, y compris quand c'est difficile, comme aujourd'hui."

Sa fille confirme lors d'une conférence de presse en petit comité. "Une fois la déception du tournoi seniors passée, j'ai réussi à bien me reconcentrer sur le tournoi juniors. Je suis allé chercher mon match, elle ne me l'a pas donné, j'ai su rester simple et sereine, concentré sur ce que je devais faire", souligne-t-elle. "Le match contre Sharapova m'a servi, dans le sens où, quand j'ai été mené, j'ai réussi à continuer à aller vers l'avant, à rester concentrée sur mon jeu, c'est ce que je n'avais pas réussi à faire contre elle." Et, désormais, le plus grand espoir du tennis féminin français ne pense qu'à une chose : le troisième tour chez les juniors. Et le tableau du simple dames ? "Je regarde comme ça, mais je n'y fais pas plus attention que ça." La jeune Française sait pertinemment qu'il lui faudra encore faire ses gammes sur d'autres courts n°2 si, un jour, comme le lui a prédit Andy Murray, elle veut devenir n°1.