Roland-Garros : Simona Halep, la fin de la malédiction

© Thomas SAMSON / AFP
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avec C.B., à Roland-Garros
La n°1 mondiale a remporté son premier titre du Grand Chelem, samedi à Roland-Garros. Un immense soulagement pour la Roumaine, qui avait perdu ses trois premières finales en Majeur.

La joie de Simona Halep a été à la hauteur de ses frustrations passées. La n°1 mondiale, battue lors de ses trois premières finales en Grand Chelem, a enfin décroché le titre manquant à son palmarès, samedi à Roland-Garros. La Roumaine de 26 ans a pourtant failli subir une nouvelle désillusion, menée un set à zéro par l'Américaine Sloane Stephens avant de l'emporter en trois manches (3-6, 6-4, 6-1). "C'est incroyable, je n'arrive pas à y croire. Je rêvais de ce moment depuis que j'ai commencé le tennis", a déclaré Halep, folle de joie après son succès, sous les applaudissements du court Central.

Oubliées, ses trois finales perdues. Malgré ses 16 titres sur  le circuit WTA et sa place de n°1 mondiale, Simona Halep a souvent suscité les critiques, la faute à ce maudit titre du Grand  Chelem qui se refusait à elle. Sa première déception remonte il y a quatre ans, déjà à Roland-Garros. Halep se hisse jusqu'en finale, mais cède après un formidable combat en trois sets (6-4, 6-7[5], 6-4) et plus de trois heures de jeu face à la Russe Maria Sharapova.

L'an passé, le scénario de sa deuxième finale à Paris se révèle encore plus cruel. Halep, qui mène un set à zéro et s'offre trois balles de 4-0, voit la victoire lui tendre les  bras. Mais patatras : l'inattendu Jelena Ostapenko la renverse en trois manches (4-6, 6-4, 6-3). Puis, comme le dit l'adage, "jamais deux sans  trois", la Roumaine perd une troisième finale en Grand Chelem en début d'année à l'Open d'Australie face à la Danoise Caroline Wozniacki, à nouveau en trois sets (7-6[2], 3-6, 6-4). De quoi se croire vraiment maudite…

Une sacrée force mentale lors de ce Roland-Garros. Si la dernière marche se refuse systématiquement à elle, la n°1 mondiale fait bien figure de favorite avant le début de Roland-Garros. Son parcours avant la finale est même exemplaire, avec un seul set cédé en quarts de finale face à l'Allemande Angelique Kerber (6-7[2], 6-3, 6-2). En demi-finales, elle frappe fort en écrasant l'Espagnole Garbine Muguruza, lauréate à Paris en 2016, en deux sets secs (6-1, 6-4). La finale, bien évidemment, ne pouvait pas être aussi simple.

Menée un set à zéro, breakée dans la deuxième manche, Halep s'est retrouvée au pied du mur. Elle a pourtant trouvé les ressources mentales, qui jusqu'ici lui faisaient cruellement défaut, pour s'imposer au bout d'un énorme combat contre Sloane Stephens. "A ce moment du match, je me suis dit que ça n'allait pas se passer comme les autres fois. Je suis resté concentré et j'y ai vraiment cru", a-t-elle assuré en conférence de presse. Elle a même appris, de son propre aveu, de ses échecs passés. "J'ai bien dormi la nuit dernière (avant la finale), alors que l'an dernier non. Je savais que j'avais ma chance, et que j'étais prête. Je m'étais préparé à ne pas abandonner", a poursuivi Halep.

Libérée, délivrée ? Avec ce premier succès en Grand Chelem, est-elle désormais libérée d'un poids ? Virginia Ruzici, dernière Roumaine vainqueur à Roland-Garros (en 1978) avant Halep, en est persuadée. "Je suis sûr qu'elle gagnera d'autres tournois du Grand Chelem. Je crois qu'elle va être libérée", prédit Ruzici. Mais avant de penser à remporter d'autres Majeurs, Simona Halep va s'offrir des vacances. Et apprécier qu'on arrête, enfin, de lui demander quand elle remportera un Grand Chelem.