Revivez la cérémonie de clôture des Jeux de Rio

La cérémonie de clôture a duré plus de deux heures, dimanche soir au Maracana.
La cérémonie de clôture a duré plus de deux heures, dimanche soir au Maracana. © Fabrice COFFRINI / AFP
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Thibauld Mathieu avec AFP , modifié à
PASSAGE DE RELAIS - Adieu Rio ! Les 306 médailles d'or ont été distribuées et les Cariocas ont dit adieu à leurs JO, les premiers d'Amérique du Sud. En samba, évidemment, au mythique Maracana dimanche soir.

Les Jeux olympiques de Rio ont pris fin dans une ambiance de carnaval à peine douchée par la météo capricieuse, dimanche soir, à l'issue d'une cérémonie de clôture dédiée à "l'art brésilien sous toutes ses formes", et plus particulièrement la musique.

Ce qu'il faut retenir de la cérémonie : 

  • Le président du Brésil par intérim, Michel Temer, hué lors de la cérémonie d'ouverture, n'était pas présent.
  • Sous une pluie battante, Rio a clos ses JO dans une ambiance carnavalesque. 
  • Hôte des prochains Jeux, Tokyo a d'emblée montré la couleur... avec son Premier ministre grimé en Super Mario.

Les rythmes brésiliens avaient déjà été au cœur de la cérémonie d'ouverture, voilà seize jours. Ils l'étaient à nouveau dimanche, lors d'une cérémonie conçue comme "un miroir dans lequel les Brésiliens peuvent se reconnaître". Sous la pluie battante et les rafales de vent, le stade Maracana a tardé à se remplir, mais affichait quasi complet à 20h locales (1h00 heure française) pour le spectacle lancé virtuellement par le pionnier franco-brésilien de l'aviation Alberto Santos-Dumont.

Absence de marque. Une absence dénotait tout de même : celle du président par intérim Michel Temer, hué lors de la cérémonie d'ouverture. À Rodrigo Maia, président de l'assemblée nationale, d'occuper son fauteuil, aux côtés notamment du Premier ministre japonais Shinzo Abe, dont le pays accueillera les prochains JO d'été en 2020. C'est Barbatuques, un groupe de percussions corporelles, qui a ouvert ce nouveau festival musical, des danseurs déguisés en haras esquissant à leurs pieds des images des lieux emblématiques de Rio, du Christ Rédempteur aux arcs de Lapa.

Rythmes brésiliens. Il y en avait dimanche, bien évidemment, pour la musique populaire brésilienne, mais aussi pour les chants traditionnels des indiens Guarani ou encore la musique électronique, matinée de sonorités locales, pendant le défilé des athlètes. Sur un air de Carmen Miranda, ambassadrice de la musique brésilienne dans les années 1930, ceux-ci ont fait leur entrée derrière les porte-drapeau des 207 délégations réunis. Parmi eux, la gymnaste américaine Simone Biles, cinq fois médaillée à Rio (dont quatre titres), et le judoka français Teddy Riner, double champion olympique, complètement déchaîné.

RINER

© AFP

Puisqu'il était question d'art "sous toutes ses formes", la soirée s'est poursuivie par des évocations, tantôt colorées, tantôt solennelles, de l'art préhistorique, du tissage, de la poterie, de la poésie d'Arnaldo Antunes ou encore de l'oeuvre de Roberto Burle Marx, paysagiste, architecte et artiste du 20e siècle. Particulièrement émouvant, un chant traditionnel des populations noires de Salvador par As Ganhadeiras de Itapua, tout de blanc vêtues, repris par le public du Maracana. 

Neymar, les marathoniens et Isinbayeva. Place ensuite aux incontournables : projection des meilleurs moments des Jeux (avec hurlements à l'apparition des idoles nationales Neymar et Rafaela Silva), podium du marathon masculin, présentation des nouveaux élus à la Commission des athlètes du Comité international olympique (CIO), dont la perchiste Yelena Isinbayeva, privée de Jeux suite au scandale de dopage d'Etat russe, et hommage aux volontaires.

Shinzo Abe en Mario. L'hôte des JO-2020, Tokyo, a également eu droit, comme le veut la tradition, à ses douze minutes de gloire avant l'heure. La ville, qui promet "d'amener les événements sportifs à un autre niveau, avec d'autres manières de les regarder et de soutenir les athlètes", avait misé pour son show sur les technologies de pointe et de remarquables ambassadeurs. Le nageur Kosuke Kitajima, septuple médaillé olympique, la marathonienne Naoko Takahashi, titrée à Sydney en 2000, le boxeur Ryota Murata, en or à Londres en 2012, mais aussi... des personnages dessins animés et de jeux vidéos, à l'instar de Pac-Man et Hello Kitty. Clou du spectacle, l'apparition au centre de la scène du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, coiffé de la casquette du super plombier Mario, a déclenché l'hilarité du public.

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Des Jeux "merveilleux". Mais la charge de clôturer officiellement les Jeux de Rio est revenue, comme de coutume, au président du Comité international olympique, Thomas Bach. "Nous sommes arrivés au Brésil en tant qu'invités. Aujourd'hui nous partons en tant qu'amis", a déclaré le patron du CIO, selon qui "l'histoire retiendra qu'il y avait un Rio avant et un Rio bien meilleur après les Jeux". "Ce furent des Jeux merveilleux, dans la ville merveilleuse", a-t-il ajouté, en fermant officiellement la parenthèse olympique carioca à 22h18 (03h18 heure française lundi).

Extinction des feux. Ironie météorologique, c'est enfin une fausse pluie qui est venue éteindre la vasque olympique du Maracana, alors que le déluge avait finalement cessé sur Rio. La flamme carioca éteinte, la cérémonie s'est conclue sur une version en stade du carnaval de rue, avec son incontournable samba, symbole s'il ne fallait en retenir qu'un de la "ville merveilleuse".