Retour de Bartoli sur les courts : "un immense challenge"

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Corinne Boulloud, Julien Froment, édité par A.H. , modifié à
Marion Bartoli, désormais très affûtée après s'être remise du mystérieux virus qui lui avait fait perdre beaucoup de poids, a annoncé mardi son grand retour sur les circuits. Une décision qui épate le monde du tennis.

"C'est un peu Rocky qui revient sur le ring". Après l'annonce du retour de Marion Bartoli sur les courts, quatre ans et demi après son départ surprise du circuit, le monde du tennis salue l'audace de la joueuse. Pour Bernard Giudicelli, président de la FFT, l'ancienne numéro 1 française désormais âgée de 33 ans "considère sans doute, à juste titre, qu'il y a des joueuses qui ont dépassé la trentaine et qui continuent à être performante sur le circuit". Alors pourquoi pas elle ?

"Il faut lui tirer un coup de chapeau". Marion Bartoli espère être opérationnelle d'ici mars. Après avoir remporté Wimbledon en 2013, la Française avait contracté un mystérieux virus, et avait perdu beaucoup de poids. "C'est un immense challenge qu'elle se créé là. C'est vraiment quelque chose de très, très difficile, parce qu'elle est passée par de l'arrêt, mais aussi des soucis physiques", rappelle Patrice Hagelauer, ancien entraîneur de l'Equipe de France de Coupe Davis et de Yannick Noah, au micro d'Europe 1. "Peut-être que ça va lui faire du bien de se retrouver dans cette ambiance qu'elle a aimée depuis toujours. Il faut vraiment lui tirer un coup de chapeau, et voir comme ça va se passer", estime l'ancien joueur.

"Personne ne lui fera de cadeau". "C'est un projet qui lui tient à cœur, qu'elle a mûri seule, avec ce goût du défi et du challenge qui la caractérise", avance Bernard Giudicelli, président de la FFT, sur Europe 1. Selon lui, Marion Bartoli "se donne les moyens de ses ambitions". "Mardi dernier, elle était au CNE (centre national d'entraînement) la première, elle est partie la dernière en travaillant comme une forcenée." À en croire les techniciens qui travaillent actuellement avec elle, Marion Bartoli "est en train de retrouver une qualité de frappe", rapporte Bernard Giudcelli. "Il faudra ensuite observer comment ça se traduit dans la rivalité du circuit. Ce qui est sûr, c'est que personne ne lui fera de cadeau mais la connaissant, elle n'en fera pas non plus", estime-t-il. Pour le président de la fédération, la joueuse va devoir beaucoup travailler "pour retrouver un niveau correct. Ça va lui demander beaucoup d’efforts, beaucoup d’investissements. Ça ne va pas être facile".

Entendu sur europe1 :
Il y a encore du travail, mais je crois que sa volonté est là

Se refaire confiance en tournois. L'entraînement, même intensif, ne suffira pas, estime pour sa part Emilie Loit, proche de la joueuse, avec qui elle commentait les matches sur Eurosport. "C'est aussi l'enchaînement des matches qui compte. L'entraînement est une chose, la compétition en est une autre. La pression et les émotions en compétition n'ont rien à voir bien évidemment avec l'entraînement. Il va falloir être capable d'enchaîner quatre ou cinq matches pour aller loin. Elle a arrêté en 2013, c'est long", consent sur Europe 1 l'ancienne joueuse de Fed Cup, aujourd'hui chargée de communication à la Fédération. "Il faut se refaire un classement. Le fait d'avoir un titre du Grand Chelem va lui permettre d'obtenir des 'wild card' (invitations, ndlr). Il faut aussi qu'elle repasse par le circuit secondaire, même sur les petits tournois, pour se refaire une confiance", juge-t-elle.

"Sa volonté est là". Si tous ont pleine conscience du travail qu'il reste à accomplir pour que Marion Bortoli atteigne son niveau d'antan, ils saluent surtout la décision de "cette joueuse de défi et de volonté". L'ancienne tenniswoman Nathalie Dechy, dans la confidence de l'annonce depuis plusieurs mois, raconte : "C'est quelque chose qu'elle avait dans la tête depuis un petit moment. Je savais qu'elle avait à cœur de voir si elle pouvait s'y remettre. Comme elle dit, il y a encore du travail, mais je crois que sa volonté est là. Il y en a beaucoup qui ont essayé de venir et qui ont eu du succès", souligne-t-elle.